Il était une fois un endroit coloré.
Plus coloré encore que les champs de fleurs et les ailes des papillons.
Un endroit où la douceur et le sourire vous accueillent et où chacun peut s'exprimer librement, sans aucun jugement et sans aucune pression.
Un endroit où on peut aller seul, en famille, entre amis.
Un endroit pas très loin de chez moi qui m'attirait depuis quelques temps.
Un endroit que j'ai souhaité découvrir avec d'autres familles qui pratiquent l'instruction en famille dans la région.
Et ça n'est pas moins de six groupes qui se sont constitués pour trois séances chacun de jeu de peindre.
Merci Vanessa pour ton accueil !
Pour mieux connaitre les "jeux de peindre", vous pouvez lire les ouvrages de Arno Stern.
jeudi 28 mars 2013
vendredi 22 mars 2013
Eau colorée
Un peu partout sur la toile, on voit un bricolage peu coûteux à réaliser : les petites bouteilles d'eau colorée.
Si je suis convaincue de leur intérêt, je n'ai jamais pris le temps de réaliser ce bricolage pourtant facile au point qu'il m'est accessible (je précise pour les nouveaux lecteurs que je suis un boulet dans ce domaine, à mon plus grand regret).
Il s'agit donc de prendre 6 petites bouteilles identiques, idéalement solides pour résister aux chocs, idéalement rondes pour pouvoir les faire rouler, idéalement vraiment petites pour être légères afin que les bébés puissent dès 7-8 mois les manipuler aisément. Bref déjà, il faut les trouver. Et pour le coup, pas question de prendre du verre qui risquerait de ne pas résister très longtemps !
Ensuite, on y met de l'eau et quelques gouttes de colorant alimentaire, on mélange les couleurs primaires pour obtenir les couleurs secondaires ; on obtient jaune, rouge, bleu et vert, orange, violet.
Les bouteilles ne doivent pas être pleines ; l'idéal est de les remplir aux 2/3 ou aux 3/4 maximum.
Et n'hésitez pas à coller les bouchons !
Je me permets un petit lien vers une visuel de ces bouteilles, en espérant que l'auteure du blog n'y verra pas d'inconvénient...
Et à quoi ça sert ? se demandent certains.
L'enfant va vivre sensoriellement plusieurs expériences autour des couleurs et de l'eau en mouvement.
Il va découvrir visuellement les couleurs primaires et secondaires, secouer les bouteilles et entendre le bruit que produit l'eau, constater que des bulles apparaissent, observer les jeux de lumière, regarder à travers et expérimenter le filtrage des couleurs, découvrir que l'eau reste toujours horizontale...
Bref, absorber de nombreuses notions physiques.
Inutile pour le moment d'y mettre des mots, le vocabulaire viendra plus tard.
L'eau colorée peut, par la suite, être source de nombreuses activités avec des plus grands.
Elle permet de visualiser plus facilement le liquide pour certains transvasements ou autres activités de motricité fine. Comme ici avec le compte gouttes
On peut bien sur expérimenter l es mélanges de couleurs, fabriquer du vert avec le jaune et le bleu, par exemple. Une variante consiste à congeler préalablement de l'eau colorée, ainsi le mélange se fait quand l'eau se décongèle et l'enfant garde plus facilement en mémoire les couleurs initiales.
On peut aussi nuancer, dégrader et aborder les notions de clair et foncé.
Et pour toutes ces activités, il n'est pas obligatoire d'avoir des colorants alimentaires sous la main : on peut recycler l'eau du verre de peinture !
Mais pour en revenir aux petites bouteilles que je n'ai pas faites...
Bon j'avoue, ça n'est pas seulement parce que je n'ai pas pris le temps ou que je n'ai pas trouvé les bouteilles idéales.
En réalité, même si elles sont très intéressantes, esthétiquement je ne les trouve pas magnifiquement belles. Et je peste tellement quand ma belle-mère (que j'apprécie par ailleurs, hein!) offre des jouets en plastique de mauvaise qualité aux enfants que pour être crédible aux yeux de mon mari (que j'ai réussi à convaincre qu'il valait mieux privilégier la qualité et l'esthétisme à la quantité), je ne pouvais pas détonner avec un jouet de récup qui risquait de ne pas durer dans le temps.
Et miracle, j'ai enfin trouvé une alternative ! Je pense même avoir acheté le dernier exemplaire en stock en France à un prix abordable car visiblement Plantoys a cessé de fabriquer ce jouet.
Bon, ça n'est pas parfait. Il n'y a que les couleurs primaires (ce qui permettra malgré tout des mises en paires par la suite) et si on arrive facilement à faire du vert en superposant un jaune et un bleu, le orange est très proche du rouge et le violet est trop foncé même à la lumière. De plus, ils sont très peu remplis.
Mais ils ont l'avantage d'être beaux, solides et durables. Et les enfants pourront découvrir de nombreuses notions avec ces jolis blocs déjà adoptés !
Si je suis convaincue de leur intérêt, je n'ai jamais pris le temps de réaliser ce bricolage pourtant facile au point qu'il m'est accessible (je précise pour les nouveaux lecteurs que je suis un boulet dans ce domaine, à mon plus grand regret).
Il s'agit donc de prendre 6 petites bouteilles identiques, idéalement solides pour résister aux chocs, idéalement rondes pour pouvoir les faire rouler, idéalement vraiment petites pour être légères afin que les bébés puissent dès 7-8 mois les manipuler aisément. Bref déjà, il faut les trouver. Et pour le coup, pas question de prendre du verre qui risquerait de ne pas résister très longtemps !
Ensuite, on y met de l'eau et quelques gouttes de colorant alimentaire, on mélange les couleurs primaires pour obtenir les couleurs secondaires ; on obtient jaune, rouge, bleu et vert, orange, violet.
Les bouteilles ne doivent pas être pleines ; l'idéal est de les remplir aux 2/3 ou aux 3/4 maximum.
Et n'hésitez pas à coller les bouchons !
Je me permets un petit lien vers une visuel de ces bouteilles, en espérant que l'auteure du blog n'y verra pas d'inconvénient...
Et à quoi ça sert ? se demandent certains.
L'enfant va vivre sensoriellement plusieurs expériences autour des couleurs et de l'eau en mouvement.
Il va découvrir visuellement les couleurs primaires et secondaires, secouer les bouteilles et entendre le bruit que produit l'eau, constater que des bulles apparaissent, observer les jeux de lumière, regarder à travers et expérimenter le filtrage des couleurs, découvrir que l'eau reste toujours horizontale...
Bref, absorber de nombreuses notions physiques.
Inutile pour le moment d'y mettre des mots, le vocabulaire viendra plus tard.
L'eau colorée peut, par la suite, être source de nombreuses activités avec des plus grands.
Elle permet de visualiser plus facilement le liquide pour certains transvasements ou autres activités de motricité fine. Comme ici avec le compte gouttes
Août 2011 - Compte-gouttes avec de l'eau bleue |
On peut aussi nuancer, dégrader et aborder les notions de clair et foncé.
Août 2011 - Dégradé de couleurs |
Et pour toutes ces activités, il n'est pas obligatoire d'avoir des colorants alimentaires sous la main : on peut recycler l'eau du verre de peinture !
Mais pour en revenir aux petites bouteilles que je n'ai pas faites...
Bon j'avoue, ça n'est pas seulement parce que je n'ai pas pris le temps ou que je n'ai pas trouvé les bouteilles idéales.
En réalité, même si elles sont très intéressantes, esthétiquement je ne les trouve pas magnifiquement belles. Et je peste tellement quand ma belle-mère (que j'apprécie par ailleurs, hein!) offre des jouets en plastique de mauvaise qualité aux enfants que pour être crédible aux yeux de mon mari (que j'ai réussi à convaincre qu'il valait mieux privilégier la qualité et l'esthétisme à la quantité), je ne pouvais pas détonner avec un jouet de récup qui risquait de ne pas durer dans le temps.
Et miracle, j'ai enfin trouvé une alternative ! Je pense même avoir acheté le dernier exemplaire en stock en France à un prix abordable car visiblement Plantoys a cessé de fabriquer ce jouet.
Bon, ça n'est pas parfait. Il n'y a que les couleurs primaires (ce qui permettra malgré tout des mises en paires par la suite) et si on arrive facilement à faire du vert en superposant un jaune et un bleu, le orange est très proche du rouge et le violet est trop foncé même à la lumière. De plus, ils sont très peu remplis.
Mais ils ont l'avantage d'être beaux, solides et durables. Et les enfants pourront découvrir de nombreuses notions avec ces jolis blocs déjà adoptés !
mercredi 20 mars 2013
Presque le printemps
A l'initiative d'une amie pratiquant également l'école à la maison, nous avons profité de cet avant-gout de printemps pour admirer la création ! Une journée en plein air qui fait du bien aux petites jambes engourdies !
Émerveillée, je me suis contentée de "traverser" cette journée, glanant quelques informations sur les oiseaux à mon amie initiée ! Tout ça m'a donné envie d'approfondir le sujet et de m'y plonger avec mes enfants qui ont, c'est pour dire, presque autant de connaissance que moi dans le domaine ! ;)
Pomme, intimidée |
Lys, qui m'a étonnée ! Même pas peur, ma grande fille :) |
Des oiseaux partout |
De toutes sortes |
De toutes les couleurs |
Et des aires de jeux rien que pour nous ! |
lundi 18 mars 2013
Magie du Nombre, barres numériques et toujours du sensoriel
Nous y sommes !
En quelques minutes, ce lundi, ma Pomme a découvert comment lire les nombres à 4 chiffres !
Elle ne possède pas encore tout le vocabulaire nécessaire, mais déjà s'imprime en elle les notions de catégories (milliers, centaines, dizaines, unité) et la perception de l'importance de la place de chaque chiffre.
J'ai fait une petite vidéo que je tâcherai d'héberger bientôt pour vous montrer comment ça se passe. En attendant, voici quelques photos :
Combien de perles dans ce plateau ? |
On classe, on compte, catégorie par catégorie |
On empile, on fait glisser, on lit |
Et j'avoue que pour moi, qui sait pourtant depuis plus de
La séance fut complétée par d'autres joies : Pomme a fait pour la première fois la troisième boite des couleurs en entier et a monté le cube du trinôme à l'extérieur de la boite.
Quant à Lys, elle a poursuivi son travail sur les barres rouges et bleues.
Je marche toujours sur des œufs avec elle, entre son désir immense de faire comme sa sœur, ses capacités que j'ai parfois du mal à cerner dans un sens comme dans l'autre, la progression que je tente de respecter au maximum et son hypersensibilité pouvant provoquer un blocage durable en cas d'insuccès ; aussi je suis parfois amenée à aménager quelques exercices..
Par exemple, elle n'a jamais voulu reprendre les barres rouges et ne voulaient que les barres numériques ; en parallèle de ce désir d'imitation, elle dénombrait tout ce qui lui tombait sous la main et je pouvais sans difficultés lui confier des tâches comme "mettre 8 pommes dans le panier". J'ai donc cédé en lui permettant d'utiliser très (trop?) rapidement les barres numériques, alors que de nombreuses notions sensorielles lui ont probablement échappées. Voyant l'attrait actuel pour le matériel sensoriel, je vais tâcher de lui reproposer quelques activités avec les barres rouges, même si elle a déjà bien avancé avec les rouges et bleues..
Les barres (jusqu'à 10) placées comme les barres numériques et auto-correction |
Après le travail des barres 4-5-6, on a tout refait depuis 1 pour "réviser" |
Et pour l'anecdote, alors que je finalise cet article, Pomme vient me voir et me dit :
"Comment ça s'appelle 1 et 4-0 ?" ; n'ayant pas bien compris sa question, je l'invite à aller chercher la petite boite des nombres et lui demande de composer le nombre qu'elle me demande.
"Mais y a pas !
-D'accord. Souhaites-tu que je regarde?
-Oui !"
Je compose alors 140, pensant que c'était sa demande.
"Mais non ! Pas ça ! ça je le connais ! Je veux 1 et 4-0!"
Saisissant alors le 1000, elle me dit " Quatre "0" ! Comme là mais quatre et pas trois"
-Ah!!! ça, c'est ... 10 000."
Peut être aurais je du le faire avec les 10 cubes de 1 000 mais pour le moment, la réponse lui a suffi. Elle est repartie heureuse, en répétant "10 000... wahou ! c'est beaucoup ! 10 000..."
Mais ne brûlons pas les étapes car
samedi 16 mars 2013
10 bonnes raisons de... ne pas (trop) féliciter son enfant !
Comme il est tentant, voir naturel, de s'extasier devant les prouesses de notre tout petit !
Et pourtant, ces félicitations, venues du fond de notre petit cœur de maman fière, supposées encourager notre enfant et lui donner confiance en lui, peuvent avoir l'effet inverse.
Et j'ai beau le savoir, je me laisse parfois entrainée.
Il en fut ainsi lorsqu'en juin dernier, ma Lys a fait un dessin de notre famille que j'ai trouvé (forcément ;) ) absolument exceptionnel ! Digne du Louvre, au moins ! Je n'ai pas contenu mon admiration, je l'ai vraiment félicitée, et je l'ai probablement montré (devant elle...) à toutes les personnes qui sont passées chez nous les jours qui ont suivi.
Les dessins suivants furent des tentatives de bonshommes, très souvent barrés ou arrêtés en cour de route : "J'ai raté" disait-elle. Mais comment peut on rater un dessin à 2 ans et demi ???
Les gribouillis ont repris le dessus pendant plusieurs mois avant que Lys ose enfin dessiner à nouveau un bonhomme. Tout aussi magnifique à mes yeux que les premiers évidemment (si ce n'est plus, après 9 mois d'attente). Mais je me suis contenue (au prix d'un effort énorme)... C'était il y a quelques jours. Et depuis, soulagée de cette pression, elle dessine enfin avec plaisir !
Merci Lys pour cette piqure de rappel !
Voici donc quelques (bonnes?) raisons de ne pas trop féliciter son enfant.
1. Il est fascinant de voir les efforts déployés par ce bébé qui met toute sa volonté à attraper un hochet : il se tourne, se contorsionne, se débat, l'effleure, se tortille, encore un peu et... enfin -si personne n'est intervenu pour lui faciliter la tâche entre temps- sa main attrape le jouet si convoité! Cette seconde là est précieuse pour bébé : il a réussi, il est comblé. Il n'y a qu'à l'observer à ce moment précis pour sentir à quel point sa joie est grande. Et à quel point les exclamations de sa mère "Bravo ! comme tu es grand ! Tu rampes ! c'est formidable !"... euh... comment dire... il s'en contrefiche :) Ce qu'il a fait, il l'a fait pour lui, pas pour nous. Il est auto-satisfait et n'a pas besoin du reste.
2. Cependant, petit à petit, nos encouragements et félicitations vont détruire sa motivation intrinsèque (intérieure); il ne fera plus les choses pour lui mais pour nous faire plaisir. Et petit à petit, le besoin de reconnaissance, s'installera et sera son moteur. Il aura besoin d'être encouragé/félicité/remercié.
Sa motivation sera devenue extrinsèque.
3. De plus, en le félicitant/l'encourageant, nous risquons de l'amener à tenter des choses qu'il ne se sentait pas capable de faire lui même ; s'il nous entend "Vas y mon chéri, tu peux y arriver ! Tu es le plus fort", il peut se lancer et ... ne pas y arriver... et se retrouver dans une situation d'échec...
4. En le félicitant, l'encourageant, nous risquons de le déconcentrer.
L'ambiance montessorienne doit être propice à la concentration, c'est un point complètement essentiel pour que l'enfant absorbe.
5. En le félicitant, nous l'habituons à avoir un regard d'adulte porté sur sa tâche : il perd sa capacité à analyser lui-même son propre travail.
6. Souvent, notre regard est subjectif et nos félicitations ne laissent pas la place à l'expression de son propre ressenti qui peut être différent du notre (ou plus nuancé) : nous nous émerveillerons devant une construction qui ne ressemble pas à ce qu'il souhaitait faire alors que nous serons moins expressif devant un gribouillis qui représente pour lui quelque chose d'important...
7. Si nous prenons l'habitude de féliciter l'enfant à chaque fois qu'il réussit quelque chose, que dirons nous quand il sera confronté à l'échec; ou lorsque sa réussite sera plus discrète ?
Notre absence de félicitations sera perçue comme un échec.
8. Avez vous déjà vu ce petit enfant qui fait un puzzle. Arrivé au bout, sans même prendre le temps de contempler le résultat, il le défait pour le recommencer inlassablement. Pour lui, l'important n'est pas nécessairement l'aboutissement mais le cheminement. L'enfant n'a pas la même perception que nous (qui n'aurons même pas eu le temps de le féliciter du puzzle fini ;) ), son plaisir n'est pas forcément là où on le pense. Nos félicitations peuvent donc tomber à un moment complètement inadéquat !
9. Certaines tournures de félicitations détournent du sujet principal pour se focaliser sur l'enfant, ce qui peut être lourd à porter sur le plan affectif.
Celui qui vient tout fier avec un dessin et auquel on va dire : "Wahou, bravo, comme tu es grand ! Viens que je te fasse un gros bisou" associera cette démonstration sentimentale à la réussite de son dessin. Il est important que l'enfant se sache aimé sans conditions et qu'il n'y ait pas de corrélation entre sa personne et ce qu'il produit, que l'amour qu'on lui porte n'est pas conditionné à sa réussite.
10. Et enfin, si nous n'avons pas trop usé de félicitations, celles ci auront réellement du poids le jour où on les utilisera pour souligner un événement vraiment extraordinaire !
J'avais même un 11ème point, qui consistait à expliquer qu'il y avait plein d'autres façons de faire.
En effet, ne pas féliciter ne signifie pas être indifférent ou s'interdire d'exprimer son ressenti.
On peut manifester de l'attention sans utiliser des féliciations et bravos à outrance : décrire ce qu'on voit dans un dessin, sourire au regard interrograteur de l'enfant, l'inviter à exprimer son ressenti. Mais je garde l'idée sous le coude pour un prochain article, carj'avais dit 10 il y a surement beaucoup à dire également.
L'essentiel est d'avoir un regard bienveillant et de prendre le temps de manifester son (réel) intérêt, sans surjouer !
Et pourtant, ces félicitations, venues du fond de notre petit cœur de maman fière, supposées encourager notre enfant et lui donner confiance en lui, peuvent avoir l'effet inverse.
Et j'ai beau le savoir, je me laisse parfois entrainée.
Il en fut ainsi lorsqu'en juin dernier, ma Lys a fait un dessin de notre famille que j'ai trouvé (forcément ;) ) absolument exceptionnel ! Digne du Louvre, au moins ! Je n'ai pas contenu mon admiration, je l'ai vraiment félicitée, et je l'ai probablement montré (devant elle...) à toutes les personnes qui sont passées chez nous les jours qui ont suivi.
Les dessins suivants furent des tentatives de bonshommes, très souvent barrés ou arrêtés en cour de route : "J'ai raté" disait-elle. Mais comment peut on rater un dessin à 2 ans et demi ???
Les gribouillis ont repris le dessus pendant plusieurs mois avant que Lys ose enfin dessiner à nouveau un bonhomme. Tout aussi magnifique à mes yeux que les premiers évidemment (si ce n'est plus, après 9 mois d'attente). Mais je me suis contenue (au prix d'un effort énorme)... C'était il y a quelques jours. Et depuis, soulagée de cette pression, elle dessine enfin avec plaisir !
Merci Lys pour cette piqure de rappel !
Voici donc quelques (bonnes?) raisons de ne pas trop féliciter son enfant.
1. Il est fascinant de voir les efforts déployés par ce bébé qui met toute sa volonté à attraper un hochet : il se tourne, se contorsionne, se débat, l'effleure, se tortille, encore un peu et... enfin -si personne n'est intervenu pour lui faciliter la tâche entre temps- sa main attrape le jouet si convoité! Cette seconde là est précieuse pour bébé : il a réussi, il est comblé. Il n'y a qu'à l'observer à ce moment précis pour sentir à quel point sa joie est grande. Et à quel point les exclamations de sa mère "Bravo ! comme tu es grand ! Tu rampes ! c'est formidable !"... euh... comment dire... il s'en contrefiche :) Ce qu'il a fait, il l'a fait pour lui, pas pour nous. Il est auto-satisfait et n'a pas besoin du reste.
2. Cependant, petit à petit, nos encouragements et félicitations vont détruire sa motivation intrinsèque (intérieure); il ne fera plus les choses pour lui mais pour nous faire plaisir. Et petit à petit, le besoin de reconnaissance, s'installera et sera son moteur. Il aura besoin d'être encouragé/félicité/remercié.
Sa motivation sera devenue extrinsèque.
3. De plus, en le félicitant/l'encourageant, nous risquons de l'amener à tenter des choses qu'il ne se sentait pas capable de faire lui même ; s'il nous entend "Vas y mon chéri, tu peux y arriver ! Tu es le plus fort", il peut se lancer et ... ne pas y arriver... et se retrouver dans une situation d'échec...
4. En le félicitant, l'encourageant, nous risquons de le déconcentrer.
L'ambiance montessorienne doit être propice à la concentration, c'est un point complètement essentiel pour que l'enfant absorbe.
5. En le félicitant, nous l'habituons à avoir un regard d'adulte porté sur sa tâche : il perd sa capacité à analyser lui-même son propre travail.
6. Souvent, notre regard est subjectif et nos félicitations ne laissent pas la place à l'expression de son propre ressenti qui peut être différent du notre (ou plus nuancé) : nous nous émerveillerons devant une construction qui ne ressemble pas à ce qu'il souhaitait faire alors que nous serons moins expressif devant un gribouillis qui représente pour lui quelque chose d'important...
7. Si nous prenons l'habitude de féliciter l'enfant à chaque fois qu'il réussit quelque chose, que dirons nous quand il sera confronté à l'échec; ou lorsque sa réussite sera plus discrète ?
Notre absence de félicitations sera perçue comme un échec.
8. Avez vous déjà vu ce petit enfant qui fait un puzzle. Arrivé au bout, sans même prendre le temps de contempler le résultat, il le défait pour le recommencer inlassablement. Pour lui, l'important n'est pas nécessairement l'aboutissement mais le cheminement. L'enfant n'a pas la même perception que nous (qui n'aurons même pas eu le temps de le féliciter du puzzle fini ;) ), son plaisir n'est pas forcément là où on le pense. Nos félicitations peuvent donc tomber à un moment complètement inadéquat !
9. Certaines tournures de félicitations détournent du sujet principal pour se focaliser sur l'enfant, ce qui peut être lourd à porter sur le plan affectif.
Celui qui vient tout fier avec un dessin et auquel on va dire : "Wahou, bravo, comme tu es grand ! Viens que je te fasse un gros bisou" associera cette démonstration sentimentale à la réussite de son dessin. Il est important que l'enfant se sache aimé sans conditions et qu'il n'y ait pas de corrélation entre sa personne et ce qu'il produit, que l'amour qu'on lui porte n'est pas conditionné à sa réussite.
10. Et enfin, si nous n'avons pas trop usé de félicitations, celles ci auront réellement du poids le jour où on les utilisera pour souligner un événement vraiment extraordinaire !
J'avais même un 11ème point, qui consistait à expliquer qu'il y avait plein d'autres façons de faire.
En effet, ne pas féliciter ne signifie pas être indifférent ou s'interdire d'exprimer son ressenti.
On peut manifester de l'attention sans utiliser des féliciations et bravos à outrance : décrire ce qu'on voit dans un dessin, sourire au regard interrograteur de l'enfant, l'inviter à exprimer son ressenti. Mais je garde l'idée sous le coude pour un prochain article, car
L'essentiel est d'avoir un regard bienveillant et de prendre le temps de manifester son (réel) intérêt, sans surjouer !
lundi 11 mars 2013
Cabinet de géométrie et billets de lecture
Il y a quelques semaines, je me suis penchée de plus près sur le cabinet de géométrie qui trônait dans la salle de travail... Avoir un tel outil et ne pas s'en servir, c'est bien dommage !
Le cabinet de géométrie permet une première approche, sensorielle, des formes géométriques. L'enfant va toucher les formes, les faire tourner, les reconnaitre dans différentes positions (oui, un carré est toujours un carré même lorsqu'il n'est repose sur une pointe!), se les approprier sensoriellement.
Puis il ira vers l'abstraction, en les superposant sur des images, en les reconnaissant à distance, etc.
Plus tard, il apprendra leurs noms, il découvrira leurs propriétés, saura comparer des angles, des longueurs de côté, et identifier des triangles avec des mots... que j'avais oublié depuis bien longtemps !
C'était donc parti pour une appropriation de ce matériel, rendue indispensable par Champignon qui avait vidé avec une grand application le contenu de l'ensemble des tiroirs...
Quel casse-tête !
Tout remettre en ordre, tiroir par tiroir, en cherchant les informations ça et là.
Réaliser qu'il existe plusieurs versions du cabinet. Essayer d'en comprendre les raisons.
Revoir chaque étape, répéter les gestes de la formatrice -et avant elle de Maria Montessori-, les mémoriser, ne pas se précipiter avant de l'utiliser avec les enfants.
Retrouver le nom de chaque forme. On nous les a donné en formation, mais là aussi il peut exister des variantes.
En profiter, enfin, pour faire les billets de lecture (promis à d'autres mamans avec qui je fais la formation)
Voici donc là où j'en suis, lexicalement parlant et pour la répartition.
Peut être y a t il encore des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part !
Tiroir de présentation : (à l'origine inclus dans le cabinet)
-cercle (parfois appelé rond, mais cercle désigne la figure géométrique ; et en Montessori, on préférera donner le vocabulaire précis)
-carré
-triangle
Premier tiroir :
-Cercles x 6 (diminuant de diamètre)

2ème tiroir :
-Carré
-Rectangles x 5 (diminuant de largeur)
3ème tiroir :
Il y a 7 triangles dans le cabinet de géométrie.
6 se rangent dans ce tiroir, le 7ème trouvera une petite place ailleurs.
-1 triangle équilatéral (donc forcément acutangle)
-3 isocèles (rectangle, acutangle et obtusangle)
-3 scalènes (idem)
IL y en a donc 6 dans ce tiroir, et je les range comme tel :
première ligne en fonction des longueurs des côtés (équilatéral, isocèle, scalène),
deuxième ligne en fonction des angles (acutangle, rectangle, obtusangle ; contrairement à ce que j'avais fait initialement et qu'on voit sur la photo, et sur suggestion d'une amie, j'ai finalement mis le rectangle en premier car c'est à partir de l'angle droit qu'on a les deux autres : plus petit ou plus grand, aigu ou obtus, acutangle ou obtusangle)
-pentagone
-hexagone
-heptagone
-octogone
-ennéagone (oui, oui! ça existe ! On lit parfois -choix de l'AMI?- "nonagone", mais nona- est la racine latine alors que penta-, hexa-, hepta-, octo- et déca- viennent du grec, il me semble donc plus cohérent de choisir ennéagone.)
-décagone
Jusque là, tout va bien.
Nous arrivons au dernier tiroir qui semblent avoir évoluer.
A l'époque de Maria Montessori, le tiroir de présentation était inclus dans le cabinet de géométrie et le dernier tiroir, le 6ème, était composé de 6 formes : les quatre courbes et deux autres : le losange et le trapèze. Il semblerait que les autres quadrilatères et le dernier triangles aient été ajoutés ensuite.
A vérifier.
Aujourd'hui, les cabinet de géométrie, dont le mien, sont généralement composés de :
5ème tiroir : les quadrilatères
Trapèze (on peut ajouter qu'il est isocèle puisqu'il a deux côtés égaux)
losange (également appelé rhombe, mais cette dénomination ne semble plus utilisée)
parallélogramme
trapèze rectangle
chevron (qui est en fait un quadrilatère concave)
cerf-volant
6ème tiroir : les formes courbes
ellipse
ovale
triangle curviligne (on devrait ajouter externe pour être précis) ou écu
rosace (et là encore, j'ai un souci de vocabulaire car quadrilobe me semble plus juste)
Je range dans ce tiroir le triangle supplémentaire et la sixième place est occupée par une planche de bois.

Les cartes associées (permettant d'aller vers l'abstraction) sont placées à côté, théoriquement classées par tiroirs mais en général on les trouve plutôt classée par degré d'abstraction (pleines, traits épais, traits fins)
Vous trouverez ci dessous les billets de lecture assortis avec les différentes possibilités pour que chacune puisse faire son choix. J'ai ajouté les noms des petits volumes bleus qui semblent faire l'unanimité (mais j'avoue que j'ai moins cherché la petite bête).
Et comme il restait des cases vides, j'ai ajouté des étiquettes avec d'autres mots de vocabulaire de géométrie qui seront abordés par la suite : côté, angle, face, sommet, etc.
Pour télécharger le .pdf, cliquez ici
Le cabinet de géométrie permet une première approche, sensorielle, des formes géométriques. L'enfant va toucher les formes, les faire tourner, les reconnaitre dans différentes positions (oui, un carré est toujours un carré même lorsqu'il n'est repose sur une pointe!), se les approprier sensoriellement.
Puis il ira vers l'abstraction, en les superposant sur des images, en les reconnaissant à distance, etc.
Plus tard, il apprendra leurs noms, il découvrira leurs propriétés, saura comparer des angles, des longueurs de côté, et identifier des triangles avec des mots... que j'avais oublié depuis bien longtemps !
C'était donc parti pour une appropriation de ce matériel, rendue indispensable par Champignon qui avait vidé avec une grand application le contenu de l'ensemble des tiroirs...
Quel casse-tête !
Tout remettre en ordre, tiroir par tiroir, en cherchant les informations ça et là.
Réaliser qu'il existe plusieurs versions du cabinet. Essayer d'en comprendre les raisons.
Revoir chaque étape, répéter les gestes de la formatrice -et avant elle de Maria Montessori-, les mémoriser, ne pas se précipiter avant de l'utiliser avec les enfants.
Retrouver le nom de chaque forme. On nous les a donné en formation, mais là aussi il peut exister des variantes.
En profiter, enfin, pour faire les billets de lecture (promis à d'autres mamans avec qui je fais la formation)
Voici donc là où j'en suis, lexicalement parlant et pour la répartition.
Peut être y a t il encore des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part !
-cercle (parfois appelé rond, mais cercle désigne la figure géométrique ; et en Montessori, on préférera donner le vocabulaire précis)
-carré
-triangle
Premier tiroir :
-Cercles x 6 (diminuant de diamètre)
2ème tiroir :
-Carré
-Rectangles x 5 (diminuant de largeur)
Il y a 7 triangles dans le cabinet de géométrie.
6 se rangent dans ce tiroir, le 7ème trouvera une petite place ailleurs.
-1 triangle équilatéral (donc forcément acutangle)
-3 isocèles (rectangle, acutangle et obtusangle)
-3 scalènes (idem)
IL y en a donc 6 dans ce tiroir, et je les range comme tel :
première ligne en fonction des longueurs des côtés (équilatéral, isocèle, scalène),
deuxième ligne en fonction des angles (acutangle, rectangle, obtusangle ; contrairement à ce que j'avais fait initialement et qu'on voit sur la photo, et sur suggestion d'une amie, j'ai finalement mis le rectangle en premier car c'est à partir de l'angle droit qu'on a les deux autres : plus petit ou plus grand, aigu ou obtus, acutangle ou obtusangle)
Celui que je range dans un autre tiroir est le scalène obtusangle (mais ça pourrait être aussi le scalène rectangle ou l'isocèle obtusangle, par exemple) ; en gros tous sauf l'équilatéral.
-hexagone
-heptagone
-octogone
-ennéagone (oui, oui! ça existe ! On lit parfois -choix de l'AMI?- "nonagone", mais nona- est la racine latine alors que penta-, hexa-, hepta-, octo- et déca- viennent du grec, il me semble donc plus cohérent de choisir ennéagone.)
-décagone
Jusque là, tout va bien.
Nous arrivons au dernier tiroir qui semblent avoir évoluer.
A l'époque de Maria Montessori, le tiroir de présentation était inclus dans le cabinet de géométrie et le dernier tiroir, le 6ème, était composé de 6 formes : les quatre courbes et deux autres : le losange et le trapèze. Il semblerait que les autres quadrilatères et le dernier triangles aient été ajoutés ensuite.
A vérifier.
Aujourd'hui, les cabinet de géométrie, dont le mien, sont généralement composés de :
Trapèze (on peut ajouter qu'il est isocèle puisqu'il a deux côtés égaux)
losange (également appelé rhombe, mais cette dénomination ne semble plus utilisée)
parallélogramme
trapèze rectangle
chevron (qui est en fait un quadrilatère concave)
cerf-volant
ellipse
ovale
triangle curviligne (on devrait ajouter externe pour être précis) ou écu
rosace (et là encore, j'ai un souci de vocabulaire car quadrilobe me semble plus juste)
Je range dans ce tiroir le triangle supplémentaire et la sixième place est occupée par une planche de bois.
Les cartes associées (permettant d'aller vers l'abstraction) sont placées à côté, théoriquement classées par tiroirs mais en général on les trouve plutôt classée par degré d'abstraction (pleines, traits épais, traits fins)
Vous trouverez ci dessous les billets de lecture assortis avec les différentes possibilités pour que chacun
Et comme il restait des cases vides, j'ai ajouté des étiquettes avec d'autres mots de vocabulaire de géométrie qui seront abordés par la suite : côté, angle, face, sommet, etc.
Pour télécharger le .pdf, cliquez ici
Une jolie vidéo d'une ambiance Nido
Découvrant par hasard cette jolie vidéo, je vous fais partager cette ambiance qui me fait rêver...
Bonne découverte
Vous remarquerez la douceur qui se dégage de ce mobilier en bois clair, l'apaisement qui en résulte.
Contrairement aux ambiances colorées qu'on choisit en général de mettre en place pour les tous petits, des tons neutres et clairs, sans décoration excessive, favorisent la concentration en évitant de surstimuler les plus jeunes.
Voilà pourquoi les environnements montessoriens donnent aux néophytes une impression de manquer de chaleur. Mais quand on s'imprègne de cette philosophie au quotidien, on ne peut qu'apprécier et rechercher ce calme visuel.
Et on a de plus en plus de mal à apprécier les ambiances vives.
Bonne découverte
Vous remarquerez la douceur qui se dégage de ce mobilier en bois clair, l'apaisement qui en résulte.
Contrairement aux ambiances colorées qu'on choisit en général de mettre en place pour les tous petits, des tons neutres et clairs, sans décoration excessive, favorisent la concentration en évitant de surstimuler les plus jeunes.
Voilà pourquoi les environnements montessoriens donnent aux néophytes une impression de manquer de chaleur. Mais quand on s'imprègne de cette philosophie au quotidien, on ne peut qu'apprécier et rechercher ce calme visuel.
Et on a de plus en plus de mal à apprécier les ambiances vives.
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Ambiance colorée dans une crèche |
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