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samedi 16 mars 2013

10 bonnes raisons de... ne pas (trop) féliciter son enfant !

Comme il est tentant, voir naturel, de s'extasier devant les prouesses de notre tout petit !
Et pourtant, ces félicitations, venues du fond de notre petit cœur de maman fière, supposées encourager notre enfant et lui donner confiance en lui, peuvent avoir l'effet inverse.
Et j'ai beau le savoir, je me laisse parfois entrainée.
Il en fut ainsi lorsqu'en juin dernier, ma Lys a fait un dessin de notre famille que j'ai trouvé (forcément ;) ) absolument exceptionnel ! Digne du Louvre, au moins ! Je n'ai pas contenu mon admiration, je l'ai vraiment félicitée, et je l'ai probablement montré (devant elle...) à toutes les personnes qui sont passées chez nous les jours qui ont suivi.
Les dessins suivants furent des tentatives de bonshommes, très souvent barrés ou arrêtés en cour de route : "J'ai raté" disait-elle. Mais comment peut on rater un dessin à 2 ans et demi ???
Les gribouillis ont repris le dessus pendant plusieurs mois avant que Lys ose enfin dessiner à nouveau un bonhomme. Tout aussi magnifique à mes yeux que les premiers évidemment (si ce n'est plus, après 9 mois d'attente). Mais je me suis contenue (au prix d'un effort énorme)... C'était il y a quelques jours. Et depuis, soulagée de cette pression, elle dessine enfin avec plaisir !
Merci Lys pour cette piqure de rappel !

Voici donc quelques (bonnes?) raisons de ne pas trop féliciter son enfant.

1. Il est fascinant de voir les efforts déployés par ce bébé qui met toute sa volonté à attraper un hochet : il se tourne, se contorsionne, se débat, l'effleure, se tortille, encore un peu et... enfin -si personne n'est intervenu pour lui faciliter la tâche entre temps- sa main attrape le jouet si convoité! Cette seconde là est précieuse pour bébé : il a réussi, il est comblé. Il n'y a qu'à l'observer à ce moment précis pour sentir à quel point sa joie est grande. Et à quel point les exclamations de sa mère "Bravo ! comme tu es grand ! Tu rampes ! c'est formidable !"... euh... comment dire... il s'en contrefiche :) Ce qu'il a fait, il l'a fait pour lui, pas pour nous. Il est auto-satisfait et n'a pas besoin du reste.

2. Cependant, petit à petit, nos encouragements et félicitations vont détruire sa motivation intrinsèque (intérieure); il ne fera plus les choses pour lui mais pour nous faire plaisir. Et petit à petit, le besoin de reconnaissance, s'installera et sera son moteur. Il aura besoin d'être encouragé/félicité/remercié.
Sa motivation sera devenue extrinsèque.

3. De plus, en le félicitant/l'encourageant, nous risquons de l'amener à tenter des choses qu'il ne se sentait pas capable de faire lui même ; s'il nous entend "Vas y mon chéri, tu peux y arriver ! Tu es le plus fort", il peut se lancer et ... ne pas y arriver... et se retrouver dans une situation d'échec...

4. En le félicitant, l'encourageant, nous risquons de le déconcentrer.
L'ambiance montessorienne doit être propice à la concentration, c'est un point complètement essentiel pour que l'enfant absorbe.

5. En le félicitant, nous l'habituons à avoir un regard d'adulte porté sur sa tâche : il perd sa capacité à analyser lui-même son propre travail.

6. Souvent, notre regard est subjectif et nos félicitations ne laissent pas la place à l'expression de son propre ressenti qui peut être différent du notre (ou plus nuancé) : nous nous émerveillerons devant une construction qui ne ressemble pas à ce qu'il souhaitait faire alors que nous serons moins expressif devant un gribouillis qui représente pour lui quelque chose d'important...

7. Si nous prenons l'habitude de féliciter l'enfant à chaque fois qu'il réussit quelque chose, que dirons nous quand il sera confronté à l'échec; ou lorsque sa réussite sera plus discrète ?
Notre absence de félicitations sera perçue comme un échec.

8. Avez vous déjà vu ce petit enfant qui fait un puzzle. Arrivé au bout, sans même prendre le temps de contempler le résultat, il le défait pour le recommencer inlassablement. Pour lui, l'important n'est pas nécessairement l'aboutissement mais le cheminement. L'enfant n'a pas la même perception que nous (qui n'aurons même pas eu le temps de le féliciter du puzzle fini ;) ), son plaisir n'est pas forcément là où on le pense. Nos félicitations peuvent donc tomber à un moment complètement inadéquat !

9. Certaines tournures de félicitations détournent du sujet principal pour se focaliser sur l'enfant, ce qui peut être lourd à porter sur le plan affectif.
Celui qui vient tout fier avec un dessin et auquel on va dire : "Wahou, bravo, comme tu es grand ! Viens que je te fasse un gros bisou" associera cette démonstration sentimentale à la réussite de son dessin. Il est important que l'enfant se sache aimé sans conditions et qu'il n'y ait pas de corrélation entre sa personne et ce qu'il produit, que l'amour qu'on lui porte n'est pas conditionné à sa réussite.

10. Et enfin, si nous n'avons pas trop usé de félicitations, celles ci auront réellement du poids le jour où on les utilisera pour souligner un événement vraiment extraordinaire !

J'avais même un 11ème point, qui consistait à expliquer qu'il y avait plein d'autres façons de faire.
En effet, ne pas féliciter ne signifie pas être indifférent ou s'interdire d'exprimer son ressenti.
On peut manifester de l'attention sans utiliser des féliciations et bravos à outrance : décrire ce qu'on voit dans un dessin, sourire au regard interrograteur de l'enfant, l'inviter à exprimer son ressenti. Mais je garde l'idée sous le coude pour un prochain article, car j'avais dit 10 il y a surement beaucoup à dire également.
L'essentiel est d'avoir un regard bienveillant et de prendre le temps de manifester son (réel) intérêt, sans surjouer !



jeudi 21 février 2013

10 bonnes raisons... de choisir l'écriture cursive

Bien avant de fabriquer mes lettres rugueuses, je m'étais posé la question : n'était-il pas plus logique, à notre époque, de ne pas passer par le fastidieux apprentissage de l'écriture cursive - dite "en attaché" ?
Qui écrit encore en cursif à part les élèves et les profs ?
Et qui écrit encore à la main à l'ère de l'ordinateur ?
De nombreux pays n'utilisent plus ce type d'écriture, et les élèves écrivent en script sans aucun problème.
M'auto-qualifiant volontiers de dysgraphique (notamment depuis que plusieurs courriers me sont revenus pour cause d'adresse illisible), le script m'apparaissait même comme une solution de facilité.
Et pourtant, après des mois de réflexion, j'ai opté pour la transmission de l'écriture cursive à mes enfants.

1. Tout d'abord, pourquoi choisir ?
Au départ, Pomme ayant appris les lettres dans les livres, j'avais opté pour la solution de facilité : ne pas choisir entre script et cursif. C'était confortable pour moi de ne pas avoir à trancher sur cette épineuse question, et elle semblait pouvoir apprendre les deux en parallèle.
Sauf qu'il y a quelques temps, je suis tombée par hasard sur un article (que je n'ai visiblement pas archivé et que je ne trouve plus !!! help!!! ;( ) expliquant la nécessité de faire un choix.
Si ma mémoire est bonne, les résultats de trois groupes d'enfants avaient été étudiés : le premier avait appris en cursif exclusivement, le deuxième en script, et le troisième en mixte.
Si les résultats des deux premiers étaient similaires, le troisième groupe éprouvait plus de difficulté. Il valait mieux choisir un seul style d'écriture pour l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, l'enfant ferait ensuite facilement le transfert, plutôt que d'enseigner les deux (ou même 3 avec les lettres bâtons) en parallèle, ce qui pouvait  entrainer davantage de difficultés.
Il était donc préférable de faire un choix.

2. Dans la pédagogie que nous avons choisi de mettre en place à la maison - Montessori, pour ceux qui n'auraient pas suivi :D- l'enfant écrit (code) avant de lire (décoder). J'en reparlerai.
Il est donc plus logique de débuter par l'écriture servant à écrire (l'écriture cursive) plutôt qu'à lire (l'écriture scripte).

3. Il me semble également que les lettres cursives permettent d'éviter certaines confusions.
En effet, en script, p/b/q/d ou  u/n se ressemblent beaucoup. Pour un enfant ayant du mal à se situer dans l'espace, elles portent vraiment à confusion. D'autant plus qu'à l'oral, les sont produits par "p" et "b" ou "b" et "d" sont difficiles à discriminer également.
Alors bien sur en cursif, l, b, k ou h pourront se ressembler davantage qu'en script. Mais les confusions seront moins fréquentes car elles se ressemblent moins (une boucle + un signe distinctif) et ne prêtent pas à confusion oralement.

4. Dans l'écriture dite "en attaché", les lettres sont... attachées !
Quoi de plus logique, en écrivant "sac" en attaché que de les lier à l'oral "ssssaaaaaac"?
Ainsi, la découverte de la lecture à partir de l'écrit est facilitée par le fait que les lettres sont liées entre elles. 

5. De plus, les coupures entre les mots en cursif seront plus visibles qu'entre les mots en script. Leur identification sera donc facilitée.

6. Alors, bien sur, les lettres sont plus difficiles à tracer, l'effort est plus important.
Il faut mémoriser le mouvement, s'entrainer, et s'entrainer encore. La maitrise du geste graphique sera plus fastidieuse. Une bonne coordination sera nécessaire.
Et la joie de l'enfant d'autant plus grande lorsqu'il sera satisfait du tracé de sa lettre !
Il n'est pas nécessaire, ni même souhaitable, de soustraire l'enfant à cet effort et de choisir pour lui la voie de la facilité.

7. Une fois cet effort fourni, l’écriture cursive -c'est son but- sera plus rapide. En effet, il y a moins d'interruptions dans le geste, moins de levers de crayon.

8. De temps en temps, Pomme reçoit du courrier. Et celui-ci est toujours écrit en cursif.
Quelle joie pour elle que d'avoir su lire sur un dessin reçu pour son anniversaire "pour Pomme de la part de ....", écrit en attaché par une enfant de presque 7 ans.
Laissant mes enfants à une baby-sitter irlandaise lorsque je dois prendre mes leçons de conduite, j'ai rédigé l'autre jour quelques consignes par écrit qu'elle a eu beaucoup de mal à déchiffrer. Et pas seulement parce que j'écris très mal (je m'étais appliquée!) mais surtout parce que l'écriture cursive ne lui est pas familière.
Ces deux anecdotes récentes me rappellent que dans notre culture, le cursif a encore une place. Si minime soit elle, il ne faut pas la négliger.

9. Un jour, Pomme (dont je remercie qu'elle soit de début d'année ! c'est un an de gagné!) sera soumise à l'obligation d'instruction. Nous recevrons alors annuellement un inspecteur. Celui ci appréciera sans doute mieux de voir que les enfants sont capables d'écrire en cursif, conformément à ce qui se fait encore dans les écoles en France. (Même si en théorie nous sommes évidemment libres de ne pas suivre le programme de l'éducation nationale)

10. Et puis l'écriture cursive, avec son petit côté rétro, c'est quand même très esthétique, non?
De plus, contrairement au script qui est bien plus uniformisé, le cursif permet une réelle personnalisation (et là il faut croire qu'avec mon écriture de cochon, j'ai un peu loupé le coche !).




Voilà où j'en suis de mes reflexions.
Et plus je chemine, moins je comprends les choix pédagogiques qu'on retrouve fréquemment dans l'éducation nationale : lettres bâtons en PS, script en MS, cursif en GS, relier les mots identiques dans différentes graphies en MS ou GS, apprentissage de la lecture au CP en script, de l'écriture en cursif...
Soit j'ai orienté inintentionnellement mes recherches d'études sur le sujet, soit ces méthodes ne reposent pas sur des faits reconnus par les spécialistes de la question...
Et je ne peux que saluer à nouveau le génie de Maria Montessori dont l'intuition pédagogique semble corroborée par tout ce que j'ai pu lire sur le sujet !

mardi 4 décembre 2012

10 bonnes raisons ....de ne pas faire croire au Père Noël

D'ici quelques jours, nous rencontrerons, à chaque coin de rue, des bonshommes en rouge.
Les commerçants, la bibliothécaire, les "mamies du bus bienveillantes", la prof de danse, et tant d'autres encore anticipent déjà ce déferlement. Chaque déplacement est désormais ponctué d'une petite phrase choisie parmi : "Alors, il va t'apporter quoi le Père Noël ?", "Bientôt le Père Noël ? ", "Tu as été bien sage ? Le Père Noël va t'apporter des cadeaux ?" ou encore "Alors, tu lui as demandé quoi au Père Noël ?".
Au départ (mi-novembre !!!), je sentais se tourner vers moi le regard interrogateur de ma Pomme qui ne comprenait pas vraiment de quoi on lui parlait... Aussi je me sentais obligée de répondre à sa place, en éludant le problème : "Ohlala, il y a le temps ! 1 mois et demi à leur âge, c'est une éternité !"
Mais cette année, plus question de laisser les choses se tasser toutes seules, j'ai pris le taureau par les cornes.
Et j'ai expliqué à Pomme et Lys qui était le Père Noël.
Et que chez nous, on ne racontait pas cette histoire aux enfants.
Ainsi, ma Pomme, très fière, répond désormais avec beaucoup d'aplomb : "Chez nous, il n'y a pas de Père Noël"

Mais pourquoi priver volontairement nos enfants de cette magie ?
Voici 10 réponses très personnelles à cette étrange décision...

1. La première raison, majoritairement citée par les autres extra-terrestres dans mon cas, c'est de ne pas souhaiter mentir à l'enfant.
Un jour, forcément, il saura.
Il saura qu'on lui a menti pendant des années, qu'on a abusé de sa naïveté.
Il comprendra que les adultes peuvent mentir.
Et on lui apprendra à mentir (car l'enfant apprend pas imitation...). Parfois même on lui demandera de mentir aux petits frères, sœurs, cousins, cousines.
Dans le cas du Père Noël, c'est un mensonge de société : l'école s'y met, la télévision s'y met, l'ensemble des adultes que rencontrent l'enfant s'y mettent.
Et quand des parents, soucieux de ne pas mentir, expliquent qu'il s'agit d'une belle histoire tout comme les contes de fées, il a naturellement du mal à y croire tant le mensonge est partout.


2. Odieux chantage :
On met donc dans la tête de l'enfant une jolie histoire et de l'impatience car il va avoir plein de cadeaux grâce au gentil Père Noël !
Mais attention, pour ça, il doit être gentil. C'est tellement plus facile de dire "Si tu n'es pas sage, le Père Noël ne t'apportera pas de cadeaux" que de dire "Si tu n'es pas sage, JE ne t'offrirai pas de cadeaux"
Certains enseignants l'utilisent aussi ! J'ai assisté il y a quelques années à une scène qui m'a profondément  perturbée. Dans une classe de maternelle, l'enfant distraite n'avait pas écouté la consigne : au lieu de découper les catalogue pour coller son choix de jouets sur la feuille, elle avait découpé la feuille. L'enseignante, excédée, lui a dit qu'elle n'avait qu'à écouter, et que du coup elle n'aurait pas de cadeaux à Noël (et double peine, elle l'a envoyée dans la classe d'à côté sur une chaise... :/). Évidemment, la petite (3,5 ans) a pleuré à chaudes larmes...
En ne parlant pas du Père Noël à mes enfants, je les libère de ce poids : qu'ils soient sages ou non, le Père Noël ne leur apportera pas de cadeaux !
Et s'ils venaient à l'idée des adultes qui les ont parfois en charge de se servir de ça pour les "dociliser", ça serait un flop assuré !

3. Janvier. Cour de récré.
"-Et toi, il t'a apporté quoi le Père Noël ?
-Un vélo, un i truc machin (j'y connais rien :D, disons une tablette), une couette spiederman, une voiture télécommandée et des entrées pour Disneyland. Et à toi ?
-un bateau playmobil".
Ils ont beau être naïfs au point de croire à des histoires de rennes volants, ils sont déjà capables de faire des comparaisons. Et de percevoir des inégalités. Parents, nous n'avons pas tous le même rapport à la consommation (ni les mêmes moyens) ; il serait tellement plus simple de l'expliquer à nos enfants plutôt que de les laisser penser que ce bon Père Noël, supposé incarné la générosité absolue, puisse être injuste.

4. Autre élément qui me parait essentiel : la notion d'imaginaire.
L'enfant, petit, construit sa perception du réel. Au fur et à mesure qu'il grandit, il fait le tri entre ce qui est imaginaire (les animaux qui parlent, les elfes, etc.) et ce qui ne l'est pas.
Aussi, si on lui raconte la belle histoire du Père Noël en lui présentant comme une vérité, il y croit, sans trop de difficultés car il n'a pas encore fait cette distinction.
Petit à petit, les doutes s'installent : il sait bien que les rennes ne volent pas, il voit bien que le Père Noël de la grande surface est différent de celui qu'il a vu à l'école ou à l'arbre de Noël, il sent que quelque chose "cloche" un peu de temps en temps. Cependant, il a réellement des cadeaux. Et la carotte a réellement été grignotée. Et tout le monde lui affirme que ça existe pour de vrai. Et il a même reçu une lettre en réponse à la sienne. Tant d'intrusions du monde imaginaire dans le réel le perturbe et l'empêche de discerner. Les hypothèses qu'il émet ne sont pas vérifiables. On ne lui laisse même pas la possibilité de découvrir par lui-même le poteau rose.


5. L'argument majeur des "pro" Père Noël, c'est la magie qu'il apporte.
Comme je viens de l'expliquer, l'enfant ne fait pas encore la distinction entre le réel et l'imaginaire.
Si on lui dit que le Père Noël vient dans un traineau qui vole, tiré par des rennes, il y croira. Qu'y a t il de magique à une chose perçue comme plausible ?
Et j'ajoute que Noël, même sans Père Noël, est un moment de grande joie pour les enfants !
Les illuminations, les décorations, la crèche, les automates dans les grands magasins, le calendrier qui permet de décompter les jours, l'attente impatiente de mettre Jésus dans la crèche et d'ouvrir les cadeaux, les bricolages, les odeurs de cannelle, la joie de retrouver les cousins et cousines, l'excitation d'un éventuel voyage... tout cela suffit à illuminer le regard de nos petits !
Et par tout ces aspects, la charge affective de Noël est bien suffisante à gérer pour eux, il ne me semble pas utile ou nécessaire d'en rajouter !

6. Autre point de désaccord entre le Père Noël et moi : le statut du cadeau !
Ici nous cultivons le don, et non le dû. On essaye tant bien que mal d'éviter les listes et les demandes, et de réfléchir à comment faire plaisir à l'enfant en fonction de ses goûts, de ses besoins, tout en lui permettant parfois de découvrir quelque chose auquel il n'aurait pas nécessairement pensé lui-même.
Alors bien sur, il est surement possible de faire cohabiter le cadeau choisi avec soin et le Père Noël, mais ça me semble tellement plus cohérent quand ceux sont les personnes dont l'enfant se sait aimé qui utilisent ce langage de l'amour !
Et comment faire cohabiter ces activités pédagogiques si souvent constatées en maternelle de découpage-collage* de catalogue ? Les enseignants, jouant le jeu du mensonge sociétal, allant parfois jusqu'à remettre aux parents, discrètement, cette lettre soit disant envoyée au Père Noël !


7. Les cadeaux sont donc une façon d'exprimer son affection, un langage d'amour.
Avant Noël, nous fabriquons avec les enfants des petits cadeaux pour les personnes que nous allons voir. Et les enfants sont très heureux de pouvoir offrir, eux aussi, des petits présents.
Ainsi, nous cultivons non seulement le plaisir de recevoir, mais également le plaisir d'offrir.
Bien sur, ces petits bricolages sont compatibles avec le Père Noël, mais c'est nettement plus facile sans... De plus, les enfants sont très heureux de savoir que c'est Mammig qui a offert ce cadeau, ou le parrain de Lys qui a offert celui-ci. Et même si je ne l'exige pas, les enfants ont alors la possibilité de remercier ceux qui les ont gâté.

8. N'avez vous jamais aperçu ce petit enfant dans les galeries des centres commerciaux, hurlant de frayeur sur les genoux de ce monsieur déguisé, avec plusieurs adultes autour de lui cherchant vainement à les détourner de cette émotion en les faisant rire "pour la photo souvenir". Souvenir de qui ? des adultes présents ? Souvenir de quoi ? Du traumatisme vécu ?
Il n'est pas rare que les enfants aient peur du Père Noël. Peur du déguisement et de la fausse barbe (perçue comme un masque). Peur de l'inconnu sur les genoux duquel on les invite à s'asseoir.
Peur également parfois de cette brusque intrusion de l'imaginaire dans le réel. Ne seriez vous pas effrayée si une sorcière (aussi gentille soit elle) arrivait sur un balai ?


9. Enfin, le Père Noël, avec le temps, est devenu le symbole de la société de consommation.
Lorsque j'évoque le fait que nous n'offrons à Noël qu'un seul cadeau, commun à nos trois enfants, on me trouve dure. Et pourtant, il y a bien d'autres choses à transmettre que l'abondance de cadeaux (que les grands-parents, oncles et tantes, parrains et marraines se chargent bien de compléter ;) )!
La joie des retrouvailles, des moments partagés en famille, le repas de fête... les cadeaux ne sont qu'une goutte d'eau au milieu de tout ce bonheur ! Ils ne doivent pas occulter tout le reste !

10. Et pour nous qui sommes croyants, Noël est avant tout la naissance de Jésus. La joie de la fête vient de cet événement, de l’avènement du Christ parmi nous.
Le Père Noël, s'il prend une place trop importante, dénature le sens de cette fête. Chez nous, c'est Jésus la star à Noël ;)



*J'entends d'ici les voix s'élever. Alors oui, on peut dire que d'autres objectifs sont travaillés lors de cette activité : règles de correspondance, langage oral, discrimination et tri, graphisme même si on ajoute un peu d'écrit à recopier... Mais ça ne rend pas l'activité plus pédagogique à mes yeux...

jeudi 4 octobre 2012

10 bonnes raisons pour ... donner un verre en verre à bébé !

Lorsque des personnes extérieures sont de passage chez nous, il est une chose qui surprend beaucoup : bébé boit dans un vrai verre ! En verre ! Qui casse, et tout et tout ! Ou du moins qui pourrait casser, mais qui miraculeusement ... ne casse pas !
Devant cet étrange spectacle, les regards sont incrédules.
Il y a les réactions bienveillantes, voire émerveillées, ou au moins enthousiastes, au point de vouloir tenter l'expérience avec leur bébé le plus vite possible.
Et les autres. Ceux qui ne voient pas l'intérêt du truc. Et qui pensent que c'est parce qu'on a des enfants calmes et qui ne bougent pas, car avec le(s) leur(s), ça serait IM-PO-SSIBLE !
Soit.
Je ne cherche pas à les convaincre, mais je peine souvent à expliquer pourquoi il me semble important, essentiel même, de continuer de prendre des risques avec mes enfants-qui-ne-bougent-pas-mais-un-peu-quand-même !


 
Champignon, 9 mois


Voici donc 10 raisons (supposées bonnes dans le titre de l'article, mais au fond je n'en sais rien...) de donner un verre en verre à bébé :

-Le verre, c'est ... auto-correctif !
Et oui, ça casse, et c'est précisément pour ça que j'en donne (et précisément pour ça que la majorité des parents n'en donnent pas...).
Si le verre tombe, même vide, l'enfant (je devrais dire le bébé) perçoit immédiatement qu'il y a une conséquence.

-Alors bien sur, comme le verre, ça casse, et que le bébé de huit mois auquel vous venez de le confier, hésitant(e), n'en a pas encore conscience, spontanément, naturellement, vous allez accompagner son mouvement, y être attentif.
Dès le début de la diversification (chez nous associé au début de l'apport en eau au verre), vous allez peut être opter pour un verre en verre, qu'évidemment, vous tiendrez vous même. L'enfant va petit à petit essayer de le tenir, puis de le porter lui même à ses lèvres. Spontanément, vous accompagnerez son mouvement.
Il ne sait pas encore le poser sur la table, vous allez l'y aider en douceur, prendre le relais là où il aura atteint ses limites. Toujours spontanément. Car le verre casse. Du coup, vous serez attentif.
Quand l'enfant, plus tard, souhaitera faire des expériences (mélanges, patouillages, empilement de verres, etc.), vous lui expliquerez avec bienveillance que le verre est fragile, et que telle ou telle expérience risque de le faire chuter (tout en mettant à sa disposition d'autres objets lui permettant de vivre ses expériences).
Pour résumer, le verre, ça casse, et comme vous le savez, et que l'enfant n'en a pas encore pleinement conscience, vous serez spontanément attentif.
L'enfant le perçoit, le ressent. Il sait, autant par imitation que par intuition, que cet objet nécessite un soin particulier. Et petit à petit, il y apporte un soin particulier. Il devient attentif. Rares sont les chutes.

-Donner un verre à l'enfant, c'est lui montrer qu'on a confiance en lui.
Bien sur, il pourrait arriver que le verre tombe et casse. Ça arrivera, c'est même certain. Mais alors, l'enfant ne risque-t-il pas de perdre totalement confiance en lui s'il casse un verre ?
Mon fils a bientôt 13 mois. Il boit seul dans un verre en verre depuis qu'il en a 8. 150 jours. Soit peut être 500 fois (surement bien plus puisqu'il le saisi plusieurs fois par repas, mais 500, ça m'arrange pour les calculs).
Il a cassé 5 verres (surtout au début, 0 ces 2 derniers mois). 5 verres, sur 500 fois. Ce qui signifie que dans 99% des cas, il n'en a pas cassé. Dans 99% des cas, il a gagné en confiance ! Et dans 1% des cas, il aura appris qu'il faut faire encore plus attention. Un enfant qui chute lors de l'apprentissage de la marche se relève et recommence, il n'a pas perdu confiance en lui mais il a gagné en maitrise de son corps.
De plus, je pense que donner systématiquement un verre en plastique à l'enfant, c'est lui envoyer implicitement le message "j'ai trop peur que tu casses le verre en verre, je n'ai pas confiance".

-Je supporte mal assez mal la caricature du "monde de l'enfance", faite de plastique rose et d'étoiles fluorescentes, de magie fictive qui n'est souvent qu'une projection d'adultes sur des pseudos désirs d'enfants qui n'en ont en réalité nullement besoin.
C'est à ce titre là que les jouets à pile qui chantent et qui s'allument, et de façon plus général tout ce plastique coloré supposé égayé la vie des tous petits, ce côté ludo-rigolo est banni de notre chez nous (ou du moins grandement limité).
De la même façon, les verres en plastique tout plein de couleurs symbolisent à mes yeux cet enfermement dans un monde d'enfant qui n'est pas la réalité et marquent une différence avec ce que les grands utilisent, alors même que l'enfant aspire à grandir et à faire comme papa et maman.

-Dans le même esprit, le verre est pour moi nettement plus esthétique. C'est une matière noble, et je serai heureuse de réussir à transmettre à mes enfants le goût des belles choses.

-L'impact environnemental ne me semble pas négligeable. Certes, celui ci casse, et il me faudra peut être prévoir un peu plus de verre en verre mais lorsqu'il ne casse pas (99% des cas :D), il vieillit mieux que le plastique. Et cassé ou non, il est entièrement recyclable. Le polypropylène aussi, me direz-vous? Oui, si on pense à le mettre dans la bonne poubelle, et s'il n'est pas décoré/coloré... De plus, le polypropylène est issu de la pétrochimie et est énergivore lors de sa fabrication. Son bilan environnemental n'est donc pas bon... 

-Autre argument de poids à mon sens, le verre est translucide !
Bébé voit le niveau de l'eau, et très vite est capable d'ajuster ses mouvements à cette information dont il n'est pas privé !
Il m'arrive, en sortie, d'emporter des verres en plastique. Systématiquement, mon bonhomme se mouille !

-Par rapport à un verre en plastique, le verre en verre est plus lourd. Le manipuler nécessitera donc légèrement plus de force, se fera plus lentement. Cette masse permettra au geste de s'affiner et au verre d'être plus stable, posé sur une table, donc moins souvent renversé !

-Avez vous tester ?
Surement oui. Pour ma part, il m'est arrivé de boire dans des verres en plastique, ceux de Ikea par exemple, que toutes les copines ont chez elles ! Le rebord est abrupt, pas au point d'être coupant, mais je ne le trouve pas très confortable.
De plus, et même si les plastiques aujourd'hui ne dégage plus cette odeur désagréable, j'ai une impression de goût différent, comme s'il était légèrement dénaturé par le plastique.
Je trouve nettement plus agréable pour les sens (odorat, goût et toucher -la vue également, j'en parlais plus haut) de boire dans un verre en verre.
Et vous, que préférez vous? verre ou plastique ?

-Et enfin, rien que pour les regards incrédules de nos visiteurs qui, dans une grande majorité des cas, débouchent sur une discussion intéressante, un échange de point de vue différents, je trouve que ça vaut la peine de donner à nos petits bonshommes des verres en verre !