mercredi 27 février 2013

du sensoriel, encore du sensoriel, et quasiment que du sensoriel

Grande phase de sensoriel à la maison en ce moment !
Le sensoriel, ou plus justement "la vie sensorielle" est l'une des cinq catégories d'activités de la pédagogie Montessori.
L'enfant, par des expériences mettant en jeu les sens, va mettre en place les bases sur lesquels il s'appuiera plus tard pour dans de nombreux domaines : algèbre, géométrie, mathématiques, musique, géographie, etc.
Par exemple, l'enfant va manipuler des cubes représentant des identités remarquables : (a+b)3 et (a+b+c)3 (si quelqu'un sait comment mettre le 3 en petit et en haut :D)...
Evidemment, on ne va pas lui parler d'équations à 4 ans ! Mais il intègre en lui cette réalité physique, ces pièces qui s'imbriquent les unes avec les autres pour former le cube final.
Sensoriellement, il aura donc connaissance de ces cubes qu'il manipulera de nombreuses fois : dans la boite, hors de la boite, par tranche, par étage, etc. Plus tard, il lui sera bien plus aisé de retrouver, à l'aide du cube, le développement de ces identités remarquables !
J'ai pris l'exemple du trinôme qui me fascine complètement.Cependant, des notions bien plus évidentes passent par la manipulation du matériel sensoriel : appréhension des trois dimensions, constructions de figures géométriques avec des triangles, notion de longueur et comparaison de tailles, conceptualisation des couleurs, sensations de poids à appareiller, etc.
Mais revenons en à nos deux exploratrices sensorielles.

Mi-janvier.
Silence dans la maison, le silence qui règne parfois lorsqu'une bêtise s'annonce...
J'entends du bruit dans la salle de travail.
Discrètement, j'y jette un œil.
Pomme avait simplement décidé de faire les cylindres. Et Lys l'observait.
Joli moment montessorien entre soeurs qui n'ont même pas remarqué que je les prenais en photo avant de repartir sur la pointe des pieds, le sourire aux lèvres !


J'avais présenté le trinôme à Pomme, qui après l'avoir remonté deux ou trois fois, elle peinait à le refaire.
Lys maitrisait le binôme depuis quelques temps et réclamait avec insistance le trinôme, que je refusais de lui présenter.
"Je veux le grand cube, comme Pomme !
-Tu es déçue de ne pas pouvoir faire le grand cube pour le moment ?
-Oui, je veux faire le grand cube, parce que je suis grande maintenant, j'ai 3 ans...
-Oh oui, je comprends..."
J'invitais alors Lys à prendre à nouveau le binôme ou d'autres choses déjà présentées.
Mais chaque jour, son désir pour le trinôme grandissait.

Fin janvier, après de longues hésitations, j'ai décidé de le lui présenter, en me disant qu'elle le désirait tellement que sa concentration lors de la présentation serait intense, malgré sa durée.
Qu'elle serait ensuite confrontée à ses limites en tentant de le remonter. Mais que plus tard, quand elle en serait là, la qualité de son attention durant la présentation pourrait lui permettre de parvenir à le refaire...
C'était risqué, car l'enfant ne bénéficie que d'une présentation par matériel !

Bref, je lui ai présenté.
Et elle l'a remonté.
Avec une facilité incroyable.



Le lendemain, elle l'a repris. L'a défait d'un coup sur le tapis, mélangeant ainsi toutes les pièces...
Et l'a remonté.
Le surlendemain également.
Depuis, elle le prend de temps à autre.
A chaque fois, elle m'a demandé de rester à ses côtés, comme lors de la présentation.
J'ai parfois besoin de l'inviter à aller jusqu'au bout, car c'est long pour moi pour elle. Elle peut passer vingt minutes à remonter le cube... Il faut dire que sa façon de faire est... déroutante.
Mais je me garde bien de tenter de la guider ou de l'aider !
Difficile apprentissage que la non-intervention ! 

Pomme a préféré laissé à sa soeur ce matériel quelques temps, et ça n'est que ce matin, plus d'un mois après, qu'elle s'est décidée à le reprendre.
Avant ça, elle est venue me demander si éventuellement je pourrais l'aider au cas où elle n'y arrive pas.
J'ai bien senti qu'elle était un peu blessée que sa sœur y arrive alors qu'elle peinait.
Je l'ai donc invitée à défaire le cube doucement pour bien remarquer la position des pièces.
Quel soulagement pour elle d'en venir à bout sans avoir eu à me solliciter !




Pendant ce temps là, Lys a longuement manipulé les petits volumes bleus.


La séance du jour s'est terminée avec les petits cylindres et a été interrompue par le réveil de Champignon qui avait très envie de manipuler ce matériel coloré et attrayant...

Encore un peu de patience petit bonhomme ! Il y a tant de choses à découvrir avant tout ça...

jeudi 21 février 2013

10 bonnes raisons... de choisir l'écriture cursive

Bien avant de fabriquer mes lettres rugueuses, je m'étais posé la question : n'était-il pas plus logique, à notre époque, de ne pas passer par le fastidieux apprentissage de l'écriture cursive - dite "en attaché" ?
Qui écrit encore en cursif à part les élèves et les profs ?
Et qui écrit encore à la main à l'ère de l'ordinateur ?
De nombreux pays n'utilisent plus ce type d'écriture, et les élèves écrivent en script sans aucun problème.
M'auto-qualifiant volontiers de dysgraphique (notamment depuis que plusieurs courriers me sont revenus pour cause d'adresse illisible), le script m'apparaissait même comme une solution de facilité.
Et pourtant, après des mois de réflexion, j'ai opté pour la transmission de l'écriture cursive à mes enfants.

1. Tout d'abord, pourquoi choisir ?
Au départ, Pomme ayant appris les lettres dans les livres, j'avais opté pour la solution de facilité : ne pas choisir entre script et cursif. C'était confortable pour moi de ne pas avoir à trancher sur cette épineuse question, et elle semblait pouvoir apprendre les deux en parallèle.
Sauf qu'il y a quelques temps, je suis tombée par hasard sur un article (que je n'ai visiblement pas archivé et que je ne trouve plus !!! help!!! ;( ) expliquant la nécessité de faire un choix.
Si ma mémoire est bonne, les résultats de trois groupes d'enfants avaient été étudiés : le premier avait appris en cursif exclusivement, le deuxième en script, et le troisième en mixte.
Si les résultats des deux premiers étaient similaires, le troisième groupe éprouvait plus de difficulté. Il valait mieux choisir un seul style d'écriture pour l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, l'enfant ferait ensuite facilement le transfert, plutôt que d'enseigner les deux (ou même 3 avec les lettres bâtons) en parallèle, ce qui pouvait  entrainer davantage de difficultés.
Il était donc préférable de faire un choix.

2. Dans la pédagogie que nous avons choisi de mettre en place à la maison - Montessori, pour ceux qui n'auraient pas suivi :D- l'enfant écrit (code) avant de lire (décoder). J'en reparlerai.
Il est donc plus logique de débuter par l'écriture servant à écrire (l'écriture cursive) plutôt qu'à lire (l'écriture scripte).

3. Il me semble également que les lettres cursives permettent d'éviter certaines confusions.
En effet, en script, p/b/q/d ou  u/n se ressemblent beaucoup. Pour un enfant ayant du mal à se situer dans l'espace, elles portent vraiment à confusion. D'autant plus qu'à l'oral, les sont produits par "p" et "b" ou "b" et "d" sont difficiles à discriminer également.
Alors bien sur en cursif, l, b, k ou h pourront se ressembler davantage qu'en script. Mais les confusions seront moins fréquentes car elles se ressemblent moins (une boucle + un signe distinctif) et ne prêtent pas à confusion oralement.

4. Dans l'écriture dite "en attaché", les lettres sont... attachées !
Quoi de plus logique, en écrivant "sac" en attaché que de les lier à l'oral "ssssaaaaaac"?
Ainsi, la découverte de la lecture à partir de l'écrit est facilitée par le fait que les lettres sont liées entre elles. 

5. De plus, les coupures entre les mots en cursif seront plus visibles qu'entre les mots en script. Leur identification sera donc facilitée.

6. Alors, bien sur, les lettres sont plus difficiles à tracer, l'effort est plus important.
Il faut mémoriser le mouvement, s'entrainer, et s'entrainer encore. La maitrise du geste graphique sera plus fastidieuse. Une bonne coordination sera nécessaire.
Et la joie de l'enfant d'autant plus grande lorsqu'il sera satisfait du tracé de sa lettre !
Il n'est pas nécessaire, ni même souhaitable, de soustraire l'enfant à cet effort et de choisir pour lui la voie de la facilité.

7. Une fois cet effort fourni, l’écriture cursive -c'est son but- sera plus rapide. En effet, il y a moins d'interruptions dans le geste, moins de levers de crayon.

8. De temps en temps, Pomme reçoit du courrier. Et celui-ci est toujours écrit en cursif.
Quelle joie pour elle que d'avoir su lire sur un dessin reçu pour son anniversaire "pour Pomme de la part de ....", écrit en attaché par une enfant de presque 7 ans.
Laissant mes enfants à une baby-sitter irlandaise lorsque je dois prendre mes leçons de conduite, j'ai rédigé l'autre jour quelques consignes par écrit qu'elle a eu beaucoup de mal à déchiffrer. Et pas seulement parce que j'écris très mal (je m'étais appliquée!) mais surtout parce que l'écriture cursive ne lui est pas familière.
Ces deux anecdotes récentes me rappellent que dans notre culture, le cursif a encore une place. Si minime soit elle, il ne faut pas la négliger.

9. Un jour, Pomme (dont je remercie qu'elle soit de début d'année ! c'est un an de gagné!) sera soumise à l'obligation d'instruction. Nous recevrons alors annuellement un inspecteur. Celui ci appréciera sans doute mieux de voir que les enfants sont capables d'écrire en cursif, conformément à ce qui se fait encore dans les écoles en France. (Même si en théorie nous sommes évidemment libres de ne pas suivre le programme de l'éducation nationale)

10. Et puis l'écriture cursive, avec son petit côté rétro, c'est quand même très esthétique, non?
De plus, contrairement au script qui est bien plus uniformisé, le cursif permet une réelle personnalisation (et là il faut croire qu'avec mon écriture de cochon, j'ai un peu loupé le coche !).




Voilà où j'en suis de mes reflexions.
Et plus je chemine, moins je comprends les choix pédagogiques qu'on retrouve fréquemment dans l'éducation nationale : lettres bâtons en PS, script en MS, cursif en GS, relier les mots identiques dans différentes graphies en MS ou GS, apprentissage de la lecture au CP en script, de l'écriture en cursif...
Soit j'ai orienté inintentionnellement mes recherches d'études sur le sujet, soit ces méthodes ne reposent pas sur des faits reconnus par les spécialistes de la question...
Et je ne peux que saluer à nouveau le génie de Maria Montessori dont l'intuition pédagogique semble corroborée par tout ce que j'ai pu lire sur le sujet !

5 tours de la Terre...

Et voilà cela fait "5 tours complets de la Terre autour du Soleil" (et deux jours) que Pomme est née !
A cette occasion, nous avons invité quelques uns de ses amis.

Quel dur choix car faute de place (et pas que...), j'ai imposé une limite dans le nombre de convives.
La liste initiale contenait une bonne quinzaine de prénoms, nous avons négocié pour 6.
Pomme a écrit le texte complet de l'invitation, tout en phonétique et en couleur !
Sur les six invités, cinq enfants ont répondu présents.
Plus les mamans que j'apprécie de garder, non seulement pour ne pas avoir à gérer seule la horde, mais également parce qu'elles se trouvent être des amies.
Plus les frères et soeurs, car plus on est de fous, plus on rit.
Nous étions donc près d'une vingtaine pour accompagner Pomme ce jour-là !

Pour égayer l'après midi, je n'avais préparé aucune animation à proprement parlé. J'avais juste disposé des espaces (flocons de maïs, pâte à modeler, jeux pour les plus jeunes dans le salon, etc.) pour que les enfants trouvent de quoi s'occuper plus ou moins calmement.

Entre les jeux (libres) et le goûter en lui même, j'ai bien sur proposé le petit rituel montessorien auquel mes filles sont désormais habituées.
Malgré une préparation minutieuse des nombreux détails, ce fut un peu quelque peu... laborieux :D !
D'abord parce que Champignon, pourtant très habitué aux bougies, a mis la main dans le soleil que je venais d'allumer. Plus de peur que de mal, ouf...
Ensuite parce que les enfants, qu venaient de faire une grande partie de ... appelons ça "cache-cache", n'avaient pas retrouvé leur calme. Le moment n'était pas très bien choisi pour solliciter leur attention.
Également parce que j’avais mal préparé l’espace

Ainsi, il fut très difficile de dérouler le contenu de la petite valise dans laquelle j'avais mis, en plus des photos retraçant la vie de Pomme, quelques objets : un petit pyjama, son bracelet de naissance (exclusivité puisque les deux autres sont nés à la maison), des cartes reçues, un petit doudou qui lui avait été offert lors d'un séjour à l’hôpital, des plaques d'argile issues d'un très récent atelier au musée africain.
Environ 4-5 photos et un objet par année.
Les autres enfants, très curieux de voir les photos, se pressaient tous autour de moi, dans un joyeux boucan.
Les mamans, excentrées de l'espace où j'avais mis l'orbite terrestre, ont rapidement repris leurs conversations.
Et Champignon, à peine remis de son émotion, avait très envie que je sois pleinement disponible pour lui.

Bref, ce fut difficile pour moi de gérer tout ça.
Les enfants cependant ont bien apprécié. L'un d'eux commentait les photos : "Oh, elle ressemble de plus en plus à Pomme!" et tous semblaient ravis de ce moment.
Pomme a été très accompagnée durant ces cinq tours autour du soleil, et était très contente d'avoir partagé ça avec ses amis.

Pour l'an prochain, je prévoirai de :
-préparer  une ellipse un peu plus grande, occupant le cœur de la pièce
-proposer aux autres enfants de s'asseoir sur les canapés, fauteuils, chaises que je disposerai autour
-faire tourner les photos pour qu'ils aient tous le temps de les voir

Nous avons ensuite partagé un petit buffet d'anniversaire avant que les enfants ne repartent de plus bel dans leurs jeux animés.

En fin d'après-midi, j'ai proposé à ceux qui le souhaitaient de faire un dessin afin de constituer un livret souvenir pour Pomme. Contre toute attente, ils ont tous participé !
Ce fut une belle occasion de revenir au calme avant de se quitter.

mardi 12 février 2013

Set de tables

Que d'heures passées avec la dinette !
Les enfants ont ressorti ces jours ci des sets de table que j'avais confectionné il y a quelques temps : une feuille, une imprimante, un coup de plastifieuse.
Et comme je suis assez nulle en informatique, que j'avais passé beaucoup de temps dessus et que j'avais fini par appeler une amie à la rescousse, je vous les remets ici ! Si vos compétences sont proches des miennes, ça vous fera gagner beaucoup de temps !

Et conformément à mon statut du "pas douée du clavier", je n'arrive pas à insérer de .pdf  directement.
Si quelqu'un sait comment faire, je suis preneuse !

En attendant, c'est par ici !

mardi 5 février 2013

Trésors de la mer

Afin de finir l'installation du matériel sur les étagères, il me faut faire de la place.
Que des trésors accumulés au fil du temps et des vide-greniers !
C'est un déchirement de devoir me séparer de certaines choses mais le matériel Montessori me sera nettement plus utile.
Et bien sur, il me faut vider discrètement la pièce de ces merveilles, au risque de voir six petites mains s'en emparer..
C'est ce qui s'est passé dimanche. Une panière entière de coquillages que j'hésitais à garder !
Pomme en a fait des mandalas (s'inspirant d'ateliers qu'elle avait fait avec notre réseau non-sco), Lys a construit des fleurs, Pomme a imité sa soeur (c'est rare dans ce sens là), Champignon a eu l'amabilité de ne pas détruire trop vite leurs ouvrages ! A peine le temps d'en prendre quelques photos avec mon téléphone ! Ouf !



 

Bilan après un après-midi tranquille et à l'unanimité : on garde les coquillages...