samedi 30 juin 2012

Bouger en liberté

J'avais déjà pratiqué la motricité libre avec Lys.
Je suis d'autant plus convaincue avec Champignon que le développement moteur de Lys semble harmonieux.
Elle courait l'autre jour au parc et est tombée en avant en plaçant instantanément ses bras pour amortir sa chute. Une amie présente m'en a fait la remarque :"Wahou ! elle a de bons réflexes !"
Et c'est d'autant plus remarquable que Pomme n'a pas été élevée de cette façon. Mise assise dès 5 mois car elle était tonique, tenue par les mains les bras en l'air pour "marcher"... son développement moteur a été souvent entravé.
Et au final, elle est beaucoup moins à l'aise que sa sœur.
Hasard ? J'en doute.

Alors c'est quoi la motricité libre ?
Rien de plus simple en théorie : il s'agit de ne pas posturer l'enfant, de ne pas le mettre dans une position qu'il ne sait pas prendre de lui même.
Au quotidien, ça n'est pas si évident que ça, car il faut d'abord chasser nos mauvaises habitudes.
Ne pas mettre un enfant assis tant qu'il ne prend pas tout seul cette position à partir du 4 pattes, par exemple.Exit les coussins calés derrière son dos pour amortir les chutes !
Ne pas posturer l'enfant c'est aussi ne pas utiliser le transat.
C'est ne pas écouter le kiné qui nous incite à mettre notre bébé de 2-3 mois sur le ventre pour qu'il se tonifie.
C'est expliquer à belle-maman qu'on préfère éviter qu'elle fasse marcher bébé en le tenant ainsi par les mains.
C'est ranger au grenier le trotteur fluo et/ou musical offert par les collègues de bureau.
C'est surtout faire confiance à l'enfant et ne pas intervenir à tout bout de champ "Attention, tu vas te pincer" ; "tu es trop près du bord" ; "vient plutôt par ici" ; "Non c'est dangereux les escaliers"; "tu es trop petit pour grimper"...

Surtout ne pas l'aider... Confiance !
Tout cela nécessite d'aménager un peu l'espace pour que l'enfant puisse vivre des expériences motrices dans celui ci.
Aménager ne signifie pas tout sécuriser, bien au contraire !
Et en cela, la motricité libre, qui est l'un des aspect de la pédagogie Loczy, rejoint pleinement la pédagogie Montessori. L'enfant absorbe dans un environnement préparé, adapté. 
Champignon est un bébé plutôt à l'aise sur le plan moteur, sans exploit particulier. 4 pattes vers 8 mois. Debout depuis quelques jours.
Je prend un plaisir fou à observer la façon dont se placent un pied, une jambe, une main. Dont ces petits gestes préparent d'autres acquisitions.
Quel ravissement de le voir descendre la tête la première en s'appuyant sur ses bras de façon tout à fait efficace (alors que j'aurai pu avoir tendance à l'inviter à reculer sur le ventre pour faire descendre d'abord ses jambes...) !


Non, ça n'est pas dangereux !
Depuis quelques semaines, dès que j'ouvre la porte qui donne du salon au balcon, il se précipite. Puis s'arrête dès qu'il arrive à l'obstacle que constitue le tour de la fenêtre. Alors, il place doucement ses appuis, tente, recule. Il progresse petit à petit, sans jamais se mettre en danger. Il n'a encore jamais basculé même si souvent, je me suis positionnée de façon à amortir une éventuelle chute (le poids de la tête d'un bébé étant bien lourd, je pensais qu'il pouvait basculer en avant. Apparemment, non!). Il n'est pas encore parvenu à sortir seul mais ça ne saurait désormais tardé !

mercredi 27 juin 2012

Le mot de trop

Elle avait des rides souriantes et le regard pétillant.
Au début, je n'avais pas vraiment prêté attention à sa présence, derrière moi, dans ce bus.
Et puis, elle n'a pas pu s'en empêcher. Elle m'a fait une remarque. Portage cette fois.
S'il n'y avait eu qu'elle ce matin là, j'aurai probablement souri, ajusté mon attitude et peut être remercié poliment. Comme d'habitude.
Mais avant elle, il y avait eu ce monsieur à l'arrêt de bus. Chapeau. Bien sur, à l'ombre à 8h du matin, c'est indispensable à mon bébé. J'ai souri, expliqué qu'il était dans mon caddie car mon bébé le retirait, remercié.
Il y avait eu cette dame au vide-grenier. Tête. Oh oui, mon fils, endormi dans mon dos, avait sa tête qui allait un peu de côté. Même pas en arrière, mais un peu de côté. Merci. Essayant d'un léger mouvement de recentrer un peu mon bébé.
Il y avait eu cette autre dame, toujours au vide grenier. Chaud. Qui dès que mon fils avait émis un son (pas encore un vrai râlage) : "ohlala, il doit avoir soif". Merci. Je vais lui donner  la tétée quelque chose.

S'il n'y avait eu qu'elle.
Mais avant elle, il y en avait eu tant. Tant de papis et mamies bienveillants qui assènent des vérités comme des coups d'épées.
"Mais elle n'est pas bien là dedans !" (écharpe de portage)
"Vous n'avez pas une tétine ?" (pour ma Pomme si demandeuse, qui pleurait tout contre moi et refusait le sein)
Il a trop chaud!? Elle a trop froid!? Vous n'avez pas un petit chapeau? un bonnet? attention au courant d'air ! Elle doit avoir faim ! Elle a surement soif !
Sans parler des regards qui en disent long à la sortie d'un sein apaisant pour un bébé déjà si grand !
On croit que ça passera quand ils grandiront. Mais non ! Les enfants grandissent, les remarques continuent.
"Oh attention il faut lui donner la main !" "Attention elle va tomber !" "Ohlala, c'est dangereux !""Mais??? elle ne va pas à l'école?"


Elle avait les rides souriantes et le regard pétillant.
Avant que ma bouche, dans le plus beau des sourires, prononce enfin ce que j'avais sur le cœur, accumulé depuis 4 ans !
Je n'ai pas trouvé les mots justes. J'ai même un peu bafouillé. J'ai expliqué que j'en avais vraiment assez d'entendre des remarques si fréquemment. Que ça me donnait constamment l'impression d'être une mauvaise mère. Que oui mon fils était dans mon dos, que oui il pouvait y avoir un risque de coup de coude. Mais que oui j'y avais pensé, et que je veillais.
"Oh mais ne le prenez pas mal ! c'était bienveillant !"
Oui, bien sur, ça l'est toujours...

lundi 25 juin 2012

Coquetier

Champignon, 9 mois, étant dans une phase intense d'encastrements, de "mettre dedans", j'ai ressorti du placard l'oeuf en bois et le coquetier.
Succès immédiat !
Ce simple objet prépare doucement la main à la préhension à trois doigts. Pour le moment, c'est encore la paume qui saisit...
Et je vous présenterai bientôt la magnifique boîte à forme dans laquelle j'ai investi pour la maisonnée !

vendredi 22 juin 2012

Préambule

J'ai blogué, il fut un temps.
J'ai aimé mettre par écrit mes tâtonnements de maman chercheuse.
Et puis j'ai espacé, arrêté, et réalisé que l'image que j'avais donnée était complétement biaisée.
Pourtant, l'envie me reprend d'écrire, de partager mes questionnements, notre quotidien.
Revoilà donc un petit blog plein de nous. Mais avant que je laisse entrevoir ce que nous sommes devenus depuis un peu plus d'un an, permettez moi de mettre les choses au point.
Rien n'est parfait. Ne vous fiez pas aux apparences. N'idéalisez personne.
Il y a des cris chez moi, et ce ne sont pas que des cris d'enfants. Et ce ne sont pas que des mots gentils.
Et même qu'on mange souvent des plats plein de cochonneries.
Et même que je pousse parfois des jouets sous le canapé range un peu avant de prendre des photos pour le blog !
Et même qu'une de mes filles mange ses crottes de nez. Et que l'autre se réveille trop tôt le matin.
Et même que le sol de la cuisine, à l'heure où j'écris ses mots, est jonché de morceaux de pommes de terre que je n'ai pas encore pris le temps de balayer.
Et même qu'il y a de la poussière sur mon fer à repasser.
Et même que parfois, je passerai une heure à rédiger un article sur une activité qui nous aura pris 2 minutes et 34 secondes. Et qu'elle aura été la seule activité de la journée.
Et même que Internet, c'est chronophage.
Bref, je suis comme tout le monde.
A cette différence prêt que j'ai choisi de rester à la maison pour éduquer mes enfants et les instruire.
Montessori, IEF, maternage, questionnements, tâtonnements... Bienvenue sur mon blog !