mercredi 27 février 2013

du sensoriel, encore du sensoriel, et quasiment que du sensoriel

Grande phase de sensoriel à la maison en ce moment !
Le sensoriel, ou plus justement "la vie sensorielle" est l'une des cinq catégories d'activités de la pédagogie Montessori.
L'enfant, par des expériences mettant en jeu les sens, va mettre en place les bases sur lesquels il s'appuiera plus tard pour dans de nombreux domaines : algèbre, géométrie, mathématiques, musique, géographie, etc.
Par exemple, l'enfant va manipuler des cubes représentant des identités remarquables : (a+b)3 et (a+b+c)3 (si quelqu'un sait comment mettre le 3 en petit et en haut :D)...
Evidemment, on ne va pas lui parler d'équations à 4 ans ! Mais il intègre en lui cette réalité physique, ces pièces qui s'imbriquent les unes avec les autres pour former le cube final.
Sensoriellement, il aura donc connaissance de ces cubes qu'il manipulera de nombreuses fois : dans la boite, hors de la boite, par tranche, par étage, etc. Plus tard, il lui sera bien plus aisé de retrouver, à l'aide du cube, le développement de ces identités remarquables !
J'ai pris l'exemple du trinôme qui me fascine complètement.Cependant, des notions bien plus évidentes passent par la manipulation du matériel sensoriel : appréhension des trois dimensions, constructions de figures géométriques avec des triangles, notion de longueur et comparaison de tailles, conceptualisation des couleurs, sensations de poids à appareiller, etc.
Mais revenons en à nos deux exploratrices sensorielles.

Mi-janvier.
Silence dans la maison, le silence qui règne parfois lorsqu'une bêtise s'annonce...
J'entends du bruit dans la salle de travail.
Discrètement, j'y jette un œil.
Pomme avait simplement décidé de faire les cylindres. Et Lys l'observait.
Joli moment montessorien entre soeurs qui n'ont même pas remarqué que je les prenais en photo avant de repartir sur la pointe des pieds, le sourire aux lèvres !


J'avais présenté le trinôme à Pomme, qui après l'avoir remonté deux ou trois fois, elle peinait à le refaire.
Lys maitrisait le binôme depuis quelques temps et réclamait avec insistance le trinôme, que je refusais de lui présenter.
"Je veux le grand cube, comme Pomme !
-Tu es déçue de ne pas pouvoir faire le grand cube pour le moment ?
-Oui, je veux faire le grand cube, parce que je suis grande maintenant, j'ai 3 ans...
-Oh oui, je comprends..."
J'invitais alors Lys à prendre à nouveau le binôme ou d'autres choses déjà présentées.
Mais chaque jour, son désir pour le trinôme grandissait.

Fin janvier, après de longues hésitations, j'ai décidé de le lui présenter, en me disant qu'elle le désirait tellement que sa concentration lors de la présentation serait intense, malgré sa durée.
Qu'elle serait ensuite confrontée à ses limites en tentant de le remonter. Mais que plus tard, quand elle en serait là, la qualité de son attention durant la présentation pourrait lui permettre de parvenir à le refaire...
C'était risqué, car l'enfant ne bénéficie que d'une présentation par matériel !

Bref, je lui ai présenté.
Et elle l'a remonté.
Avec une facilité incroyable.



Le lendemain, elle l'a repris. L'a défait d'un coup sur le tapis, mélangeant ainsi toutes les pièces...
Et l'a remonté.
Le surlendemain également.
Depuis, elle le prend de temps à autre.
A chaque fois, elle m'a demandé de rester à ses côtés, comme lors de la présentation.
J'ai parfois besoin de l'inviter à aller jusqu'au bout, car c'est long pour moi pour elle. Elle peut passer vingt minutes à remonter le cube... Il faut dire que sa façon de faire est... déroutante.
Mais je me garde bien de tenter de la guider ou de l'aider !
Difficile apprentissage que la non-intervention ! 

Pomme a préféré laissé à sa soeur ce matériel quelques temps, et ça n'est que ce matin, plus d'un mois après, qu'elle s'est décidée à le reprendre.
Avant ça, elle est venue me demander si éventuellement je pourrais l'aider au cas où elle n'y arrive pas.
J'ai bien senti qu'elle était un peu blessée que sa sœur y arrive alors qu'elle peinait.
Je l'ai donc invitée à défaire le cube doucement pour bien remarquer la position des pièces.
Quel soulagement pour elle d'en venir à bout sans avoir eu à me solliciter !




Pendant ce temps là, Lys a longuement manipulé les petits volumes bleus.


La séance du jour s'est terminée avec les petits cylindres et a été interrompue par le réveil de Champignon qui avait très envie de manipuler ce matériel coloré et attrayant...

Encore un peu de patience petit bonhomme ! Il y a tant de choses à découvrir avant tout ça...

jeudi 21 février 2013

10 bonnes raisons... de choisir l'écriture cursive

Bien avant de fabriquer mes lettres rugueuses, je m'étais posé la question : n'était-il pas plus logique, à notre époque, de ne pas passer par le fastidieux apprentissage de l'écriture cursive - dite "en attaché" ?
Qui écrit encore en cursif à part les élèves et les profs ?
Et qui écrit encore à la main à l'ère de l'ordinateur ?
De nombreux pays n'utilisent plus ce type d'écriture, et les élèves écrivent en script sans aucun problème.
M'auto-qualifiant volontiers de dysgraphique (notamment depuis que plusieurs courriers me sont revenus pour cause d'adresse illisible), le script m'apparaissait même comme une solution de facilité.
Et pourtant, après des mois de réflexion, j'ai opté pour la transmission de l'écriture cursive à mes enfants.

1. Tout d'abord, pourquoi choisir ?
Au départ, Pomme ayant appris les lettres dans les livres, j'avais opté pour la solution de facilité : ne pas choisir entre script et cursif. C'était confortable pour moi de ne pas avoir à trancher sur cette épineuse question, et elle semblait pouvoir apprendre les deux en parallèle.
Sauf qu'il y a quelques temps, je suis tombée par hasard sur un article (que je n'ai visiblement pas archivé et que je ne trouve plus !!! help!!! ;( ) expliquant la nécessité de faire un choix.
Si ma mémoire est bonne, les résultats de trois groupes d'enfants avaient été étudiés : le premier avait appris en cursif exclusivement, le deuxième en script, et le troisième en mixte.
Si les résultats des deux premiers étaient similaires, le troisième groupe éprouvait plus de difficulté. Il valait mieux choisir un seul style d'écriture pour l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, l'enfant ferait ensuite facilement le transfert, plutôt que d'enseigner les deux (ou même 3 avec les lettres bâtons) en parallèle, ce qui pouvait  entrainer davantage de difficultés.
Il était donc préférable de faire un choix.

2. Dans la pédagogie que nous avons choisi de mettre en place à la maison - Montessori, pour ceux qui n'auraient pas suivi :D- l'enfant écrit (code) avant de lire (décoder). J'en reparlerai.
Il est donc plus logique de débuter par l'écriture servant à écrire (l'écriture cursive) plutôt qu'à lire (l'écriture scripte).

3. Il me semble également que les lettres cursives permettent d'éviter certaines confusions.
En effet, en script, p/b/q/d ou  u/n se ressemblent beaucoup. Pour un enfant ayant du mal à se situer dans l'espace, elles portent vraiment à confusion. D'autant plus qu'à l'oral, les sont produits par "p" et "b" ou "b" et "d" sont difficiles à discriminer également.
Alors bien sur en cursif, l, b, k ou h pourront se ressembler davantage qu'en script. Mais les confusions seront moins fréquentes car elles se ressemblent moins (une boucle + un signe distinctif) et ne prêtent pas à confusion oralement.

4. Dans l'écriture dite "en attaché", les lettres sont... attachées !
Quoi de plus logique, en écrivant "sac" en attaché que de les lier à l'oral "ssssaaaaaac"?
Ainsi, la découverte de la lecture à partir de l'écrit est facilitée par le fait que les lettres sont liées entre elles. 

5. De plus, les coupures entre les mots en cursif seront plus visibles qu'entre les mots en script. Leur identification sera donc facilitée.

6. Alors, bien sur, les lettres sont plus difficiles à tracer, l'effort est plus important.
Il faut mémoriser le mouvement, s'entrainer, et s'entrainer encore. La maitrise du geste graphique sera plus fastidieuse. Une bonne coordination sera nécessaire.
Et la joie de l'enfant d'autant plus grande lorsqu'il sera satisfait du tracé de sa lettre !
Il n'est pas nécessaire, ni même souhaitable, de soustraire l'enfant à cet effort et de choisir pour lui la voie de la facilité.

7. Une fois cet effort fourni, l’écriture cursive -c'est son but- sera plus rapide. En effet, il y a moins d'interruptions dans le geste, moins de levers de crayon.

8. De temps en temps, Pomme reçoit du courrier. Et celui-ci est toujours écrit en cursif.
Quelle joie pour elle que d'avoir su lire sur un dessin reçu pour son anniversaire "pour Pomme de la part de ....", écrit en attaché par une enfant de presque 7 ans.
Laissant mes enfants à une baby-sitter irlandaise lorsque je dois prendre mes leçons de conduite, j'ai rédigé l'autre jour quelques consignes par écrit qu'elle a eu beaucoup de mal à déchiffrer. Et pas seulement parce que j'écris très mal (je m'étais appliquée!) mais surtout parce que l'écriture cursive ne lui est pas familière.
Ces deux anecdotes récentes me rappellent que dans notre culture, le cursif a encore une place. Si minime soit elle, il ne faut pas la négliger.

9. Un jour, Pomme (dont je remercie qu'elle soit de début d'année ! c'est un an de gagné!) sera soumise à l'obligation d'instruction. Nous recevrons alors annuellement un inspecteur. Celui ci appréciera sans doute mieux de voir que les enfants sont capables d'écrire en cursif, conformément à ce qui se fait encore dans les écoles en France. (Même si en théorie nous sommes évidemment libres de ne pas suivre le programme de l'éducation nationale)

10. Et puis l'écriture cursive, avec son petit côté rétro, c'est quand même très esthétique, non?
De plus, contrairement au script qui est bien plus uniformisé, le cursif permet une réelle personnalisation (et là il faut croire qu'avec mon écriture de cochon, j'ai un peu loupé le coche !).




Voilà où j'en suis de mes reflexions.
Et plus je chemine, moins je comprends les choix pédagogiques qu'on retrouve fréquemment dans l'éducation nationale : lettres bâtons en PS, script en MS, cursif en GS, relier les mots identiques dans différentes graphies en MS ou GS, apprentissage de la lecture au CP en script, de l'écriture en cursif...
Soit j'ai orienté inintentionnellement mes recherches d'études sur le sujet, soit ces méthodes ne reposent pas sur des faits reconnus par les spécialistes de la question...
Et je ne peux que saluer à nouveau le génie de Maria Montessori dont l'intuition pédagogique semble corroborée par tout ce que j'ai pu lire sur le sujet !

5 tours de la Terre...

Et voilà cela fait "5 tours complets de la Terre autour du Soleil" (et deux jours) que Pomme est née !
A cette occasion, nous avons invité quelques uns de ses amis.

Quel dur choix car faute de place (et pas que...), j'ai imposé une limite dans le nombre de convives.
La liste initiale contenait une bonne quinzaine de prénoms, nous avons négocié pour 6.
Pomme a écrit le texte complet de l'invitation, tout en phonétique et en couleur !
Sur les six invités, cinq enfants ont répondu présents.
Plus les mamans que j'apprécie de garder, non seulement pour ne pas avoir à gérer seule la horde, mais également parce qu'elles se trouvent être des amies.
Plus les frères et soeurs, car plus on est de fous, plus on rit.
Nous étions donc près d'une vingtaine pour accompagner Pomme ce jour-là !

Pour égayer l'après midi, je n'avais préparé aucune animation à proprement parlé. J'avais juste disposé des espaces (flocons de maïs, pâte à modeler, jeux pour les plus jeunes dans le salon, etc.) pour que les enfants trouvent de quoi s'occuper plus ou moins calmement.

Entre les jeux (libres) et le goûter en lui même, j'ai bien sur proposé le petit rituel montessorien auquel mes filles sont désormais habituées.
Malgré une préparation minutieuse des nombreux détails, ce fut un peu quelque peu... laborieux :D !
D'abord parce que Champignon, pourtant très habitué aux bougies, a mis la main dans le soleil que je venais d'allumer. Plus de peur que de mal, ouf...
Ensuite parce que les enfants, qu venaient de faire une grande partie de ... appelons ça "cache-cache", n'avaient pas retrouvé leur calme. Le moment n'était pas très bien choisi pour solliciter leur attention.
Également parce que j’avais mal préparé l’espace

Ainsi, il fut très difficile de dérouler le contenu de la petite valise dans laquelle j'avais mis, en plus des photos retraçant la vie de Pomme, quelques objets : un petit pyjama, son bracelet de naissance (exclusivité puisque les deux autres sont nés à la maison), des cartes reçues, un petit doudou qui lui avait été offert lors d'un séjour à l’hôpital, des plaques d'argile issues d'un très récent atelier au musée africain.
Environ 4-5 photos et un objet par année.
Les autres enfants, très curieux de voir les photos, se pressaient tous autour de moi, dans un joyeux boucan.
Les mamans, excentrées de l'espace où j'avais mis l'orbite terrestre, ont rapidement repris leurs conversations.
Et Champignon, à peine remis de son émotion, avait très envie que je sois pleinement disponible pour lui.

Bref, ce fut difficile pour moi de gérer tout ça.
Les enfants cependant ont bien apprécié. L'un d'eux commentait les photos : "Oh, elle ressemble de plus en plus à Pomme!" et tous semblaient ravis de ce moment.
Pomme a été très accompagnée durant ces cinq tours autour du soleil, et était très contente d'avoir partagé ça avec ses amis.

Pour l'an prochain, je prévoirai de :
-préparer  une ellipse un peu plus grande, occupant le cœur de la pièce
-proposer aux autres enfants de s'asseoir sur les canapés, fauteuils, chaises que je disposerai autour
-faire tourner les photos pour qu'ils aient tous le temps de les voir

Nous avons ensuite partagé un petit buffet d'anniversaire avant que les enfants ne repartent de plus bel dans leurs jeux animés.

En fin d'après-midi, j'ai proposé à ceux qui le souhaitaient de faire un dessin afin de constituer un livret souvenir pour Pomme. Contre toute attente, ils ont tous participé !
Ce fut une belle occasion de revenir au calme avant de se quitter.

mardi 12 février 2013

Set de tables

Que d'heures passées avec la dinette !
Les enfants ont ressorti ces jours ci des sets de table que j'avais confectionné il y a quelques temps : une feuille, une imprimante, un coup de plastifieuse.
Et comme je suis assez nulle en informatique, que j'avais passé beaucoup de temps dessus et que j'avais fini par appeler une amie à la rescousse, je vous les remets ici ! Si vos compétences sont proches des miennes, ça vous fera gagner beaucoup de temps !

Et conformément à mon statut du "pas douée du clavier", je n'arrive pas à insérer de .pdf  directement.
Si quelqu'un sait comment faire, je suis preneuse !

En attendant, c'est par ici !

mardi 5 février 2013

Trésors de la mer

Afin de finir l'installation du matériel sur les étagères, il me faut faire de la place.
Que des trésors accumulés au fil du temps et des vide-greniers !
C'est un déchirement de devoir me séparer de certaines choses mais le matériel Montessori me sera nettement plus utile.
Et bien sur, il me faut vider discrètement la pièce de ces merveilles, au risque de voir six petites mains s'en emparer..
C'est ce qui s'est passé dimanche. Une panière entière de coquillages que j'hésitais à garder !
Pomme en a fait des mandalas (s'inspirant d'ateliers qu'elle avait fait avec notre réseau non-sco), Lys a construit des fleurs, Pomme a imité sa soeur (c'est rare dans ce sens là), Champignon a eu l'amabilité de ne pas détruire trop vite leurs ouvrages ! A peine le temps d'en prendre quelques photos avec mon téléphone ! Ouf !



 

Bilan après un après-midi tranquille et à l'unanimité : on garde les coquillages...

lundi 28 janvier 2013

Nouvelle salle de travail

Chez nous, c'est petit. Il y a plus petit, bien sur, mais je rêve parfois de quelques mètres carrés de plus.
Malgré ça, j'ai réussi à libérer un véritable espace de travail.
Mon mari a enfin installé son bureau dans le salon, ce qui nous permet de disposer de cette pièce exclusivement pour nos activités !
Mes filles cohabitent avec bonheur dans une petite chambre et Champignon dort avec nous pour le moment.
Et voilà comment avec 3 chambres et 3 enfants, et un sens des priorités qui échappera à certains, je me retrouve avec un espace de 9m² consacré à l'instruction en famille ! Royal !
Voici les premières photos, même s'il me manque encore un peu de matériel (et de temps pour le confectionner).

Vie sensorielle à gauche, vie pratique près de la fenêtre, le reste sera dans deux étagères à droite.










Gros plan sur l'étagère de vie sensorielle.
La tour rose n'est pas suffisamment accessible mais dans l'immédiat, la porte étant encore trop souvent entrouverte, je ne prends pas le risque de voir un petit Champignon jouer avec les petits cubes !

mercredi 23 janvier 2013

Par où commencer avec bébé ?

A plusieurs reprises, j'ai rencontré des mamans néophytes dans la pédagogie Montessori.
Il me reste tant à apprendre que je me sens moi aussi néophyte !
Seulement, comme je le suis depuis longtemps, il m'est arrivé qu'on me demande "par où commencer ?"
Difficile d'avoir une réponse toute faite car nous partons toutes d'une point différent et avons des cheminements personnels. Et tout dépend aussi de l'âge du bébé.
Cependant, j'ai l'impression que souvent, les mamans se précipitent un peu vite au rayon "graines" de leurs supermarchés, investissent dans des plateaux qui me semblent désormais complètement inutiles à 20 mois et s'emploient à copier les activités vues ça et là sur des blogs, s'attachant avant tout à la forme plutôt qu'au fond.
Pour que l'enfant, ou même le bébé, tire réellement bénéfice des activités proposées, voici quelques pistes à explorer, si ça n'est pas déjà fait !
Je les ai classée dans un ordre ... chronologique, ordre tout à fait subjectif !


1. Bienveillance :
Changer le regard que l'on porte à l'enfant, s'attacher à ne le voir qu'avec bienveillance, se mettre à sa hauteur et cesser de le prendre systématiquement de haut, communiquer avec considération et respect, bannir les punitions et les humiliations...
J'ai découvert une nouvelle façon de vivre avec l'enfant, une façon que la société ne m'avait pas enseignée. Une révolution, une révélation !

2. Valorisation du silence.
Éteignez la télé, supprimez les piles dans tous les jouets, ne cherchez pas nécessairement à occuper l'environnement par un fond bruyant.
Ça n'est peut-être pas le cas chez vous, mais la pollution sonore est grande dans notre société, et très néfaste à la concentration de bébé. Surtout lorsqu'elle s'accompagne de stimuli visuels, comme c'est le cas pour la télévision ou les jouets lumineux...
Au contraire, valorisez le silence, offrez du calme à votre enfant.

3. Importance de l'ordre
Pour ma part, c'est l'un des points qui me demandent le plus d'efforts.
Mais quelle satisfaction de constater que ça facilite notre vie !
Une place pour chaque objet, et rapidement, les enfants apprendront à remettre en place les objets.
Mais avant cela, l'ordre repose, apaise. Et surtout sécurise les tous-petits.

4. Rythme  :
Il s'agit maintenant de donner des repères à l'enfant.
S'habiller le matin même lorsqu'on ne sort qu'en fin de journée, prendre des repas à table à heures régulières, enchainer les étapes du soir (bain, diner, lecture d'histoire, coucher) toujours dans le même ordre.
Comme pour l'ordre, ces repères permettent à l'enfant de se sentir en sécurité.
La notion de rythme s'entend aussi dans l'autre sens : il "faut" donner un rythme à l'enfant, on vient de le dire, mais également vivre à SON rythme : c'est à dire RALENTIR.
Prendre le temps de marcher à ses côtés plutôt que de le mettre dans une poussette pour aller plus vite, lui laisser le temps de mettre ses chaussures lui-même dès qu'il en est capable, même si on a l'impression de "perdre du temps". On ne perd jamais du temps, on le lui donne ! Et il en a besoin pour grandir !

5. Participation aux activités de la vie quotidienne :
Voilà l'activité principale de votre tout petit : vivre, jour après jour !
Préparer le repas, étendre le linge, sortir les poubelles, faire les courses. Tout cela fait partie de la vie quotidienne, au cœur de laquelle le bébé doit grandir.
Quel dommage de caser bébé dans un parc avec des jouets pendant qu'on prépare le repas.
Ouvrez grand votre cuisine à bébé, permettez lui de participer à ce quotidien, confiez lui des tâches à sa portée, apprenez lui dès tout petit à trier les déchets ou à tourner la pâte à crêpes, donnez lui un petit chariot à roulettes au supermarché, laissez le porter des assiettes...
C'est bien plus essentiel à 18 mois que de lui donner des graines à verser d'un bol à l'autre.
Il participera avec entrain et fierté, dans la mesure où ce que vous lui proposez est à sa portée.

6. Autonomie dans un environnement adapté :
Pour aider l'enfant de faire seul, adaptez votre environnement à sa petite taille : marche-pieds pour le lavabo, porte-manteaux à sa taille, jouets disposés sur des étagères basses, vêtements accessibles dans l'armoire, vaisselle dans les placards bas de la cuisine, lit près du sol et sans barreaux, mobilier à sa taille (fauteuil, chaise, table), petits couverts...
Vous verrez, votre maison y survivra bien mieux que s'il doit escalader tous les meubles à chaque fois qu'il veut faire seul !

7. Observation de l'enfant :
C'est votre enfant qui va vous guider dans ce que vous allez lui proposer comme activité.
Il verse son verre d'eau dans son assiette à table ? Proposez lui une bassine de semoule ?
Il met les verres les uns dans les autres ? Des seaux ou des cubes gigognes le raviraient surement.
Combien de fois, très emballée par une idée vue sur un blog, je me suis précipitée pour la proposer à mon enfant. Flop total. Dans mon enthousiasme, j'en oubliais que ça n'était pas forcément le meilleur moment (besoin d'un câlin plutôt que d'un moment d'activité, intérêt pour autre chose à ce moment là...).
Il est à la fois difficile et essentiel de se laisser guider par ce petit être plein de volonté !
Observer l'enfant, c'est aussi apprendre à ne pas intervenir.
Ni pour stopper une action -sauf en cas de danger évidemment-  :"Attention, tu vas le casser" ou "Donne, je vais t'aider" ; ni même pour encourager l'enfant : "Allez vas y, tu peux y arriver", "Montre à Mamie comme tu marches bien" ou  "Bravo ! C'est super ! Continue !"
Non. Observez. Sans attente et dans la confiance. Pour que chaque pas fait par l'enfant le soit pour lui, au moment où il s'y sent près, et non pour satisfaire les regards extérieurs.
De plus, par votre non-intervention, vous éviterez de déconcentrer l'enfant dans son action.
Observez le jusqu'au bout, jusqu'à cette expression de satisfaction qui illumine son visage lorsqu'il réussit, pour lui-même.

8. Trier les jouets
Avant de proposer des activités, il est essentiel déjà de faire le tri des jouets que bébé a à sa disposition. Dans un premir temps, vous avez enlevé les piles. C'est bien. Il va maintenant falloir agir.
Tout d'abord en triant : on supprime tout ce qui nous semble néfaste pour le développement de l'enfant.
Bien sur, les jouets ont avant tout pour but d'amuser bébé. Pas de l'éduquer. Mais on peut quand même se passer de certaines monstruosités.
Et pas de sentiment, hein ! Que ça soit l'arrière grand-tante qui ait offert cet... euh... appelons le instrument de musique, malgré le son particulier qu'il produit... n'est pas une raison suffisante pour le garder !
Nos enfants ont bien trop de jouets à leur disposition, tellement qu'ils n'y jouent plus. Ne sachant où donner de la tête, éparpillant et mélangeant les morceaux.
Deux parades :
-un nombre limité de jouets : 4-5 sont suffisants ! Bon chez moi il y en a un peu plus car des âges différents cohabitent et qu'ils sont à la maison en journée... A vous de trouver l'équilibre. En gardant en tête que peu de jouets = peu de rangement !
-le roulement : quand bébé se sera lassé de ces 4-5 jouet, ressortez en d'autres du placard. Bébé aura du plaisir à redécouvrir des jouets qu'il n'a pas vu depuis quelques semaines et  pourra y passer de longs moments. Ici on tourne une fois par mois. On ne change pas tous les jouets à chaque fois, mais environ une moitié. Tous changent de place,. On fait le roulement ensemble, on a ritualisé ça par un "aurevoir les jouets, à bientôt" Et quand l'une ou l'autre de mes filles me réclament un jouet "rangé", je lui rappelle le fonctionnement : il n'est pas accessible pour le moment.
Dernier point sur les jouets : bannissez les coffres à bazar à joujoux au fond desquels il faut fouiller longuement pour trouver la deuxième chaussure de la poupée...

9. Son petit espace :
On y vient, on y arrive, vous allez pouvoir installer à bébé son coin d'ativités dont on trouve tant de jolies photos sur le web ;)
Un tapis ou un futon, un miroir, une petite étagère sur laquelle il pourra attraper les activités qui lui correspondent (selon son âge, évidemment ; plus jeune il aura des mobiles, puis des objets à attraper ; l'étagère arrivera quand bébé se déplacera ), une plante, de jolis tableaux ou illustrations affichés à sa hauteur...
L'espace doit être apaisant (pas trop de couleurs vives) pour favoriser la concentration.

10. Ses activités montessori:
Vous avez posé l'ambiance.
Et maintenant que votre enfant évolue dans un environnement calme et ordonné sous votre regard bienveillant, maintenant qu'il a son petit espace dans lequel il ne sera pas dérangé, il va pouvoir avoir des activités directement inspirée de la pédagogie Montessori.
Vous trouverez une liste d'activités dans la charte des établissements montessori de l'AMF. Vous pouvez aussi imagnier des petites activités qui
-isolent les difficultés
-permettent la concentration
-correspondent aux centres d'intéret et au niveau de développement de votre enfant
Ces activités permettent la coordination occulo-manuelle, l'éveil des différents sens, ouvrent sur la nature, développent le langage.

Voilà. Cette liste évoluera peut être avec le temps, pour y faire des ajouts d'éléments que j'aurai oublié. Ou pour refléter mon cheminement. N'hésitez pas à me signaler des oublis importants, j'ai peut être mis de côté des éléments essentiels ;)